L’ONU pris pour cible en Somalie

Un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a été attaqués, le 17 août, par une dizaine d’islamistes présumés en Somalie, à Wadjid, situé à 70 km environ de la ville de Baïdoa, tombée entre les mains des milices Shahab, accusées par les Etats-Unis d’avoir des liens avec l’organisation terroriste al-Qaïda et qui mène une offensive depuis le mois de mai pour faire tomber le régime fragile du président intérimaire Sharif Cheikh Ahmed, soutenu par la communauté internationale.

« Nous ignorons ce qu’ils avaient planifié mais nous pensons qu’ils voulaient prendre le contrôle du centre et enlever des travailleurs humanitaires étrangers » a indiqué un porte-parole du PAM. Les employés de ce centre sont originaires de Sierra Leone, du Soudan, d’Ourganda, du Kenya, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, d’Albanie et du Népal.

L’attaque a pu être repoussée par les gardes du centre, qui ont tué deux assaillants sur le coup. Un troisième est mort plus tard des suites de ses blessures. Le mois dernier, les islamistes des Shebab avaient interdit au Programme de l’ONU pour le développement (PNUD) de poursuivre ses activités sur le territoire somalien.

Par ailleurs, sept prédicateurs musulmans d’origine pakistanaise de la secte Tabligh ont été assassiné, le 12 août dernier, dans la région semi-autonome du Puntland, au sud de la Somalie et fief des pirates qui opérent au large de la Corne de l’Afrique.

Un certain flou entoure cette affaire. En effet, pour certains, la secte Tabligh, qui a une interprétation rigoriste de l’islam, serait proche d’al-Qaïda, ce que les autorités du Puntland constestent. D’où une confusion sur les motivations et l’identité des hommes armés qui ont ouvert le feu sur les religieux devant la mosquée de la ville de Galkayo.

Etant donné que ces derniers s’habillaient comme les combattants des milices shebab, l’hypothèse qu’ils aient été pris pour des islamistes est plausible. A contrario, il se pourrait tout aussi bien que ces assassinats soient l’oeuvre d’islamistes, en désaccord avec les prêches de la secte Tabligh. C’est en tous les cas vers ce second scénario que les autorités du Puntland ont orienté l’enquête. Selon le directeur du cabinet du président du Puntland, les suspects seraient à chercher du côté du plus ancien groupe islamiste de Somalie, Ahu Sunna, qui s’oppose par ailleurs aux milices shebab.

Et pour compliquer encore plus l’affaire, la ville de Galkayo est divisée en deux partie, dont l’une est contrôlé par les autorités de l’Etat, l’autre par des factions criminelles. Ce qui pourrait éventuellement ajouter une troisième hypothèse quant à l’identité des tueurs.

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