Arctic Sea : La Marine nationale participe aux recherches

La Marine française est mobilisée pour tenter de retrouver l’Arctic Sea, ce cargo battant pavillon maltais, dont l’équipage est russe et qui a mystérieusement disparu depuis le 30 juillet dernier. Ainsi, ce sont cinq bâtiments de la Royale qui croisent actuellement dans l’Atlantique, dont une frégate et deux avisos.

Au total, une vingtaine de pays, dont certains sont membres de l’Otan, collaborent aux recherches avec la marine russe, qui a reçu pour mission de la part du président Medvedev de « prendre toutes les mesures nécessaires pour retrouver et, si besoin est, libérer » l’Arctic Sea et son équipage.

Cela étant, le mystère s’épaissit autours de ce navire marchand, censé transporter une cargaison de bois, d’une valeur de un million d’euros, de Finlande à Béjaïa, en Algérie, où il était attendu le 4 août. L’Arctic Sea a subi une première attaque le 24 juillet. Là, un commando d’une dizaine d’hommes armés et se faisant passer pour des policiers à la recherche de drogue est monté à son bord alors qu’il naviguait dans les eaux territoriales suèdoises, en mer Baltique. Après avoir neutralisé l’équipage, ce mytérieux groupe a fouillé le navire et l’a ensuite quitté au bout de quelques heures. La nouvelle de cette attaque ne sera rendue publique par l’armateur, la société SolChart, que le 30 juillet.

Le dernier contact radio avec l’équipage remonte au 28 juillet, alors que le bateau passait au large de l’Angleterre. Les gardes-côtes britanniques n’ont alors rien décelé d’anormal mais, comme ils l’expliqueront plus tard, il est fort possible que le message qu’ils ont reçu aient été transmis sous la menace. Dans la nuit du 29 au 30 juillet, la balise d’identification AIS du cargo transmet son signal alors qu’il passe au le rail d’Ouessant. Depuis, le navire n’a plus donné de signe de vie.

Le 14 août, l’Arctic Sea est signalé au large de l’Afrique, et plus précisément à 400 milles nautiques au nord de l’île de Sao Vicente, près du Cap-Vert. Même si cette information a été confirmée à la fois par les autorités capverdiennes et la Marine nationale française, qui a précisé qu’un « avion portugais aurait survolé » le cargo, l’ambassadeur de Russie au Cap Vert a affirmé qu’elle n’était « pas avérée ». Cependant, une frégate russe naviguerait vers la position où a été repéré le navire suspect.

Le même jour, la Commission européenne a indiqué que l’Arctic Sea avait été attaqué une seconde fois au large des côtes portugaises, sans donner davantage de précisions, si ce n’est qu’il ne s’agissait pas « d’actes de piraterie traditionnelle ». Et le lendemain, l’armateur du navire reçoit une demande de rançon de 1,5 million de dollars.

Enfin, le 16 août, un communiqué émis par l’Autorité finlandaise de sécurité nucléaire (Stuk) indique que la cargaison de l’Arctic Sea a fait l’objet d’une mesure de radioactivité. « Un pompier imbécile qui n’y connaît rien aux radiation a eu l’idée (de mesurer la radiactivité du chargement) et quand ils ont vérifié, évidemment, ils n’ont rien trouvé » a assuré Jukka Laaksonen, le directeur général de la Stuk. « Oublions tout simplement cette idée de radioactivité, ce n’était qu’une bête idée de quelqu’un qui n’a aucune expertise dans ce domaine. Ce n’était qu’un simple navire avec un chargement de bois » a-t-il répété, pour couper court aux rumeurs entourant la véritable nature de la cargaison de l’Arctic Sea.

Cela étant, qu’un simple navire marchand, transportant une cargaison somme tout banale, soit attaqué à deux reprises, dans les eaux européennes qui plus est, a de quoi susciter certaines questions. On peut supposer que cette affaire soit un réglement de comptes mafieux – et les motifs ne manquent pas – ou encore soit un différend commercial. Ou bien sans doute tout autre chose. Reste à savoir ce qu’il y a exactement dans les cales de l’Arctic Sea.

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