L’armée britannique prend du poids

Les militaires de sa très gracieuse Majesté prennent trop de poids. C’est en tous les cas le constat révélé par une note interne dont le journal  The Observer s’est récemment fait l’écho. En effet, le document met en avant « l’évolution inquiètante de l’obésité » au sein de l’armée britannique. Il est ainsi estimé que des milliers de soldats ne sont pas aptes physiquement à partir en opération extérieure (« unable to deploy ») en raison d’une trop importante masse corporelle.

Au moins deux raisons sont avancées en guise d’explication. La première est que les militaires britanniques en surcharge pondérale feraient régulièrement l’impasse sur les deux à trois heures d’exercices sportifs hebdomadaires, qui sont pourtant préconisées pour le maintien de la forme physique.

La seconde tient à la qualité du recrutement. En effet, pour faire face à la pénurie de recrues, à un moment donné, l’armée britannique a été moins pointilleuse sur ses critères de recrutement, notamment en relevant l’indice de masse corporelle (IMC) à 32, alors que celui d’une personne obèse, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est au moins égal à 30.

Les militaires britanniques ne sont pas les seuls à connaître ce problème de poids. Ce phénomène concerne aussi leurs homologues allemands mais aussi et surtout les soldats américains. Selon une étude médicale du Pentagone, publiée en janvier dernier, le nombre de personnels obèses au sein de l’armée américaine a doublé depuis 2003 et le début de la guerre en Irak.

« Au cours de la décennie passée, le pourcentage de membres des forces armées ayant été diagnostiqués au moins une fois en surpoids ou obèses n’a pas cessé d’augmenter, et depuis 2003, cette tendance s’est accélérée » s’inquiétait les auteurs du rapport. En 1998, 25.652 militaires américains étaient considérés obèses (1,6%). En 2003, ils étaient 34.333 (2,1%) et cinq ans plus tard, leur nombre a atteint 68.786, soit 4,4% du personnel.

Selon un sondage réalisé en 2005 auprès des militaire américains et repris par le rapport, « le stress et le retour de déploiement étaient les raisons les plus citées pour expliquer une récente prise de poids ». Une alimentation déséquilibrée (trop de produits sucrées et gras) alliée à un manque d’activité physique sont d’autres facteurs qui favorisent cette évolution.

Cela n’est pas sans poser de problème. « Le surpoids et l’obésité sont préoccupants car ils sont associés à une baisse d’efficacité opérationnelle dans les rangs militaires et à des conséquences néfastes sur la santé » des armées, affirme le rapport du Pentagone.

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