Le sous-officier seul responsable de l’incendie près de Marseille?

Le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Elrick Irastorza, veut que l’enquête concernant les circonstances qui ont provoqué le départ d’un feu, qui a ravagé 1.300 hectares près de Marseille, soit rapide. Selon les premiers éléments, l’incendie aurait été causé par des tirs réalisés avec des balles traçantes. D’ores et déjà, le sous-officier qui commandait la section du 1er Régiment Etranger pour un exercice de tir au camp militaire de Carpiagne a été suspendu à titre « conservatoire ».

Cet adjudant-chef (et non adjudant comme nous l’écrivions hier), originaire de La Réunion et âgé de 43 ans, revient d’un séjour en Afghanistan. Il été placé en garde à vue, à l’issue de laquelle il pourrait être déféré devant le parquet militaire de Marseille.

Pour l’Etat-major de l’armée de Terre (EMAT), qui a ouvert une enquête de commandement confiée à un officier supérieur de la région terre Sud-Est, sans lien avec le légionnaire, « des restrictions très strictes, concernant notamment l’interdiction formelle d’utilisation des munitions traçantes, sont données en périodes estivales », étant donné que ces dernières sont justement susceptibles de provoquer des incendies.

Ainsi, étant directeur de tir, le sous-officier aurait commis « une faute professionnelle grave » selon l’EMAT. Mais, de source proche de l’enquête, l’adjudant-chef mis en cause n’aurait pas eu l’impression de contrevenir aux ordres et il n’aurait pas été mis en garde contre les risques d’une telle séance de tir au vu des conditions météorologiques.

Selon lui, les chargeurs des fusils FAMAS étaient approvisionnés d’une balle traçante toutes les cinq cartouches (ndlr: un chargeur en contient 25) et la section de légionnaires a tenté d’éteindre le départ d’incendie après avoir détecté uen fumerolle aux alentours de 11H30, le 22 juillet.

Pour cet exercice, le sous-officier a dû présenter à l’armurerie de son unité un ordre signé par son capitaine de compagnie et sur lequel figurent les armes à délivrer.

Dans le cas de la section, il s’agissait donc de fusils d’assaut FAMAS avec des munitions de 5,56 mm. Ces dernières sont conditionnées par barettes de 10 cartouches, dont deux sont munies de balles traçantes. Ensuite, les hommes de la section signent un registre où sont notés le numéro de l’arme perçue et le nombre de munitions.

Selon l’armée de Terre, les balles traçantes sont tout le temps interdites au camp de Carpiagne. Reste à savoir d’où elles provenaient. En effet, il revient au directeur de tir de faire retirer toutes les balles traçantes des lots de cartouches perçues. Ces dernières seront ensuite réintégrées à l’armurerie.

Or, le sous-officier responsable, qui passe pour être expérimenté, devait connaître les consignes en vigueur puisqu’il a dû signer le registre de la cellule de tir. La question se pose alors pour comprendre la raison pour laquelle ces balles traçantes ont été tirées, si ce sont bien elles qui sont à l’origine de l’incendie, ce que l’enquête en cours devra démontrer.

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