La Corée du Nord tire à nouveau des missiles

On s’attendait à un nouveau tir nord coréen d’un missile balistique longue portée (ICBM) à destination d’Hawaï à l’occasion du 4 juillet, jour de la fête nationale des Etats-Unis. L’armée américaine était d’ailleurs prête à parer à toute éventualité.

« Avec nos intercepteurs terrestre en Alaska et en Californie, je suis convaincu que si nous sommes menacés par un missile balistique de longue portée menaçant les Etats-Unis, je pourrais l’intercepter avant qu’il ne provoque d’énormes dégâts sur le territoire américain », avait assuré le général Victor Renuart, chef du commandement militaire nord-amricain (NorthCom), le 2 juillet, au quotidien The Washington Times.

Finalement, le 4 juillet, la Corée du Nord n’a pas lancé d’engin à longue portée de type Taeopodong mais sept missiles à court rayon d’action, comme ceux qui avaient déjà été tirés deux jours plus tôt, au large de sa côte-est, depuis le site de Sinsang-ri, près de de Wonsan, lors de manoeuvres militaires dont les garde-côtes japonais avaient été préalablement avertis.

Selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, qui cite des responsable de services de renseignement, une première salve de trois missiles Rodong, susceptible de menacer le Japon, a été lancée dans la matinée. Un quatrième engin a été tiré à la mi-journée et les trois derniers, vraisemblablement des Scud-C nouvelle version, d’une portée de 500 km, l’ont été dans l’après midi.

La communauté internationale a, dans l’ensemble, condamné une nouvelle fois l’attitude du régime de Pyongyang. La France a appelé « la Corée du Nord à s’abstenir de toute nouvelle provocation et à mettre en oeuvre sans délai les résolutions du Conseil de sécurité », dont la dernière en date, votée en juin dernier, alourdit les sanctions son égard et confirme l’interdiction qui lui avait été déjà faite de procéder à des tirs de missiles balistiques.

Alliée traditionelle de la Corée du Nord, la Chine a été plus mesurée dans sa réaction, en appelant au « calme et à la retenue ». Pour Pékin, qui s’est associé aux dernières sanctions prise contre Pyongyang au Conseil de sécurité de l’ONU, ne tient pas non plus à ce que le régime de Kim Jong-Il soit destabilisé pour éviter d’avoir à gérer un afflux de réfugiés et un reforcement de présence militaire américaine à sa frontière méridoniale.

Par ailleurs, la Corée du Nord, bien qu’isolée diplomatiquement, peut compter sur le soutien d’au moins deux autres pays, moins enclin à ménager la chèvre et le choux. Ainsi, le 30 juin, le département américain du Trésor a engagé une procédure contre une société basée en Iran et qui serait impliquée dans le réseau nord-coréen de prolifération de missiles balistiques. Cette entreprise, Hong Kong Electronics, a son siège sur l’île iranienne de Kish, comme son nom ne l’indique d’ailleurs pas.

Le département du Trésor, qui interdit désormais tout commerce aux entreprises américaines avec cette entité, soupçonne cette dernière d’avoir transféré plusieurs millions de dollars d’Iran vers la Corée du Nord.

Enfin, Pyongyang peut aussi compter sur Rangoon. Plusieurs affaires ont mis en lumière les liens qu’entretiennent les deux capitales depuis 2007, après 24 ans de brouille.

Il y a d’abord le cas du Kang Nam 1, ce cargo nord-coréen  surveillé de près par le destroyer américain USS John McCain, dont la destination semblait être le port birman de Thilawa avant qu’il ne rebrousse chemin.

Autre affaire, celle de trois ressortissants japonais mis en examen pour violation d’embrago sur les exportations nord-coréennes : ils avaient été arrêtés en possession d’un appareil de mesure magnétique, qui sert à la fabrication de missiles, alors qu’ils s’apprêtaient à rejoindre la capitale birmane pour le compte de Pyongyang.

On sait également que la Birmanie veut devenir une puissance nucléaire. Et dans le monde, il n’y aurait que son plus proche voisin pour lui venir en aide pour concrétiser cette volonté.

La coopération militaire entre les deux Etats semble aussi bien avancée : la Corée du Nord a déjà fourni à la junte au pouvoir à Rangoon des missiles à courte et moyenne portée, de l’artillerie et des lance-roquettes contre de la nourriture, de la drogue, de l’or et d’autres matières premières.

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