L’épave du vaisseau français Thésée a été retrouvée
La guerre de Sept Ans (1756-1763) pourrait être comparée à un conflit mondial étant donné que les belligéreants se sont affrontés aussi bien en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, plus précisément en Inde et aux Philippines.
Comme toutes les guerres de ce type, le jeu des alliances a impliqué un certain nombre de pays dont les royaumes de France et d’Angleterre, engagés dans une lutte pour le contrôle de territoires au Canada et dans ce que l’on appellera plus tard les Etats-Unis.
Ce conflit tournera finalement à l’avantage des Anglais, qui obtiendront, par le traité de Paris de 1763, les possessions de la France en Amérique du Nord, à l’exception notable de Saint Pierre et Miquelon et des Antilles françaises, mais aussi en Inde ou seul le comptoir de Pondichéry échappera à l’Angleterre.
Au début du conflit, l’armée française et la marine royale ont remporté plusieurs victoires importantes, comme, par exemple, la prise de Minorque aux Anglais en mai 1756. Mais le vent finit par tourner à partir de 1759 et la puissance navale de l’Angleterre s’impose.
Après une suite de revers, une idée prend corps chez les Français : envahir les îles britanniques en débarquant en Ecosse. En vue de cette opération, un corps expéditionnaire de 14.000 hommes est constitué dans le Morbihan. Il sera escorté par l’escadre de Brest. Seulement, les Anglais ont eu vent du projet et leur flotte attaque les 21 bateaux français à proximité du plateau rocheux des Cardinaux (qui donnera le nom de cette bataille navale), à une dizaine de milles au large du Croisic, le 20 novembre 1759.
La supériorité numérique anglaise aura finalement raison de la marine française. Sur les 21 navires du corps expéditionnaire, un est capturé, d’autres sont brûlés, s’échouent dans le port du Croisic ou se replient en Vilaine ou vers la Charente. Et pour sa première campagne, Le Thésée, un vaisseau de ligne de 1.500 tonnaux et armé par 74 canons, est coulé, avec 650 hommes à son bord.
Jusqu’à présent, le lieu exact de la disparition du Thésée était inconnu. Mais c’était sans compter sans l’opiniâtreté d’une équipe de la Société archéologique maritime du Morbihan, emmenée par le croisicais Jean-Michel Eriau. Cette dernière a en effet localisé l’épave du vaisseau français le 16 juin dernier et a même été en mesure de remonter une pièce de la coque à la surface trois jours plus tard.
Ainsi, le vaisseau, recouvert par un mètre de vase, repose par 20 mètres de fond, sur le plateau de l’Artimon, à 12 milles (19 km) du Croisic. Il a pu être repéré grâce au recoupage d’informations données par des pêcheurs qui sentaient que ça « crochait » dans le secteur avec les archives disponibles sur la bataille et par l’utilisation d’un magnétomètre qui a permis de déceler la présence d’une masse de fer pouvant correspondre à celle de l’ensemble des canons du navire.
The Battle of Quiberon Bay, Nicholas Pocock, 1812. (National Maritime Museum)