Le coup de gueule d’un général allemand

La coupe est pleine pour Wolfgang Schneiderhan, l’inspecteur général de la Bundeswehr. Et, la semaine passée, il ne s’est pas gêné pour le dire non seulement aux élus allemands mais aussi au journal populaire Bild. La raison de sa colère? L’attitude peu militaire de ses soldats.

En effet, le général Schneiderhan leur reproche de passer leur temps à « se lamenter avec force », de manifester peu d’entrain pour partir en opération en Afghanistan, parce que ce serait « trop dangereux », « trop loin » ou encore « trop inconfortable » et de prendre quelques distances avec la discipline. Et de fait, alors que l’Allemagne a prévu d’augmenter son contingent de 3.800 hommes dans le pays en vue de la prochaine élection présidentielle, les volontaires se font rares et auraient tendance à se faire porter pâles.

L’inspecteur général de la Bundeswehr trouve « déplorable » que la seule motivation des soldats allemands pour accepter une mission en Afghanistan soit une prime financière. Et la récente attaque commise, le 23 juin, à Kunduz, qui a fait 3 tués dans les rangs de l’armée allemande ne sera vraisemblablement pas faite pour réchauffer les plus tièdes. Sur sa lancée, le général Schneiderhan trouve aussi anormal que des parlementaires aient été saisis par des militaires déployés en République démocratique du Congo dans le cadre de la Monuc pour une question de sacs de couchage inconfortables.

Par ailleurs, les soldats allemands n’ont pas toujours une conduite irréprochable à l’extérieur de leurs frontières. Ainsi, en 2007, le contingent de la Bundeswehr, déployé en Afghanistan, dans une zone qui n’est pas considérée comme étant des plus risquée – même si il a perdu 35 hommes depuis 2002 – s’était fait remarquer par sa consommation excessive d’alcool : près d’un million de litres de bière et 70.000 litres de vin avaient ainsi été « éclusés ».

Et tout cela n’est pas fait pour calmer le général Schneiderhan qui a appelé ses soldats à avoir « un meilleur sentiment de la discipline et de montrer une plus grande volonté de servir l’Etat ». « Personne ne viendra vous cajoler. Soldat, c’est un métier » a-t-il encore lancé.

Seulemement, la mission en Afghanistan ne rencontre pas l’adhésion de l’opinion publique. Ce que le commissaire pour les forces armées du Bundestag, Reinhold Robbe, a parfaitement compris en appelant la population allemande à soutenir ses soldats, qui, selon lui, « ont besoin de plus de soutien moral et humain ».

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