Le Japon muscle sa mission anti-piraterie

Depuis 1945 et la défaite du Japon face aux Etats-Unis, les Forces d’autodéfense japonaises ne pouvaient utiliser leurs armements qu’en cas d’agression de leur territoire ou de ressortissants japonais. Pourtant, cette restriction n’a pas empêché Tokyo de prendre part à des opérations extérieures.

Seulement, les militaires japonais ne pouvaient être qu’employés pour des missions de logistique, de soutien et de reconstruction, comme cela a été par exemple le cas en Irak. Par ailleurs, le Japon a également participé à des missions de maintien de la paix, mais seulement dans le cadre des Nations unies.

Cependant, les choses ont changé. En effet, la Chambre des députés japonaise a voté une loi, le 19 juin, qui permet désormais à la marine nippone de faire l’usage de la force en cas d’acte de piraterie au large de la Somalie non seulement contre les navires civils de l’Archipel mais aussi contre ceux battant pavillon étranger. Le texte avait été rejeté par le Sénat, contrôlé par l’opposition, pour être finalement adopté en seconde lecture.

A l’instar des puissances occidentales (l’Union européenne avec Atalante, l’Otan et les Etats-Unis avec la CTF151), le Japon est présent au large de la Corne de l’Afrique afin de protéger ses navires de commerce d’éventuelles attaques de pirates somaliens. Les forces d’autodéfense japonaises ont deux destroyers qui croisent dans cette zone, ainsi que deux avions de patrouille maritime P3-C mis en oeuvre à partir de Djibouti et 150 soldats.

Avec cette nouvelle lois, les militaires japonais auront ainsi le droit d’ouvrir le feu sur des embarcations pirates, en dernier recours et après les sommations d’usage. C’est une première depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Selon le Premier ministre nippon, Taro Aso, cette évolution de la législation permettra à son pays de jouer un rôle plus important en matière de sécurité internationale.

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