Karachi : La DGSE aurait monté une opération de représailles
Le site d’informations Mediapart a retrouvé l’auteur du rapport « Nautilus », saisi au cours d’une perquisition dans les bureaux de DCNS (ex-DCN) dans le cadre d’une affaire de corruption.
Ce document indique que les motivations de l’attentat contre les personnels de la DCNS à Karachi, le 9 mai 2002, étaient liées au non versement de commissions promises lors de la vente de trois sous-marins Agosta au Pakistan, en septembre 1994. L’attaque aurait été organisée pour « punir » la France et ne serait donc pas le fait de terroristes islamistes.
Le texte affirme ainsi que « l’attentat de Karachi a été réalisé grâce à des complicités au sein de l’armée pakistanaise et au sein des bureaux de soutien aux guérillas islamistes » de l’Inter-Service Intelligence (ISI), le service de renseignement pakistanais.
L’auteur du rapport « Nautilus »serait Claude Thévenet, un ancien membre de la DST. Ce dernier a admis avoir écrit la note en question lors d’une audition devant un juge antiterroriste, le 14 mai dernier. « J’avais été chargé par les instances dirigeantes de la DCN de recouper un certain nombre d’informations parce que la DCN avait peur que les services officiels, comme la DGSE ou la DST, lui livrent des informations inxactes ou tronquées sur ce qui s’est réellement passé au Pakistan » déclare l’ancien agent à Médiapart.
Toujours selon Claude Thévenet, le service « Action » de la DGSE aurait monté une opération de représailles à contre des militaires pakistanais soupçonnés d’être les instigateurs de l’attentat.
Mais Claude Thévenet a également confirmé au magistrat que la DGSE, service de renseignement français qui dépend du ministère de la Défense, a monté, en 2002, uune opération contre des militaires pakistanais soupçonnés d’avoir commandité l’attentat. L’auteur du rapport « Nautilus » précise que cette mission a consisté à « casser du genoux » et non à tuer. Par ailleurs, il n’est pas en mesure d’indiquer la date exacte à laquelle s’est déroulée cette opération.