Offensive de l’armée malienne contre al-Qaïda

Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) est devenu al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en septembre 2006. Le numéro deux de l’organisation terroriste d’Oussama Ben Laden, l’égyptien Ayman al-Zawahiri, en avait fait l’annonce dans un enregistrement.

L’AQMI est un groupe très actif en Algérie, ce qui ne l’empêche pas de se déplacer et de commettre des actions dans le Maghreb et l’Afrique subsaharienne ou encore de chercher à s’implanter en Europe via des cellules dormantes. Au moins six d’entre elles ont été récemment démantelées par les services européens, qui ont par ailleurs de fréquents contacts avec leurs homologues algériens.

Cette franchise d’al-Qaïda a commis deux attaques majeurs en Algérie. L’une, perpétrée le 11 avril 2007, avait visé le Palais du gouvernement (12 morts et 135 blessés) et un commissariat de police (12 morts et 87 blessés) à Alger. La seconde a eu lieu le 11 décembre de la même année, également dans la capitale algérienne. Cette fois, un bâtiment de l’ONU avait été ciblé. Au total, l’attentat avait fait 37 tués (dont 17 fonctionnaires des Nations unies).

Le groupe concentre surtout ses attaques contre des intérêts occidentaux en Algérie. Ce qui ne l’empêche pas de viser plus spécialement les forces de l’ordre algériennes, qui doivent faire face aux engins explosifs improvisés disséminés par des militants de l’AQMI sur les bords des routes.

Selon Alger, l’AQMI compterait entre 500 et 800 combattants. Le groupe recrute au Maghreb mais aussi en Afrique de l’Ouest. Les recrues subissent un entraînement avant soit de partir vers une autre terre de « djihad » ou soit de rester en Algérie.

En 2008, les violences en Algérie ont fait 639 tués, dont 409 adhérents de l’AQMI, 158 membres des forces gouvernementales et 72 civils. Depuis le début de l’année, près de 64 attentats ont déjà été commis. Et cela, c’est sans compter sur les actions conduites dans les pays frontaliers. Ainsi, l’AQMI a revendiqué l’enlèvement de deux diplomates canadiens ainsi que celui de quatre touristes européens au Niger.

Sur ces 6 otages, 4 ont finalement été relâchés. Mais l’exécution d’Edwyn Dyer, un ressortissant britannique, a été revendiquée au début du mois par l’AQMI au moyen d’un communiqué diffusé par Internet. Vraisemblablement, la victime aurait été entre les mains d’Abdelhamid Abou Zeid, décrit comme étant un homme « violent et brutal ».

Et justement, c’est son groupe qui a été attaqué le 16 juin par l’armée malienne. Les autorités de Bamako, qui travaillent en étroite liaison avec Alger, avait prévenu au lendemain de l’assassinat d’Edwyn Dyer : elles allaient livrer une « lutte sans merci » contre les combattants islamistes. Et l’assassinat d’un officier malien, le lieutenant-colonel Lamana Ould Bou, le 10 juin, à Tombouctou, par des hommes suspectés d’appartenir à l’AQMI, n’a fait que renforcer cette détermination.

Ainsi, pour la première fois, l’armée malienne est passée à l’offensive contre des membres de l’AQMI. Le camp des combattants islamistes étaient alors situé dans le désert, non loin du territoire algérien, dans la région de Timétrine.

De source officieuse, le bilan serait de 16 à 26 islamistes armés tués. Par ailleurs, les militaires maliens auraient détruits plusieurs véhicules et saisi des armes et des munitions. Il semblerait toutefois que des militants de l’AQMI ait pu prendre la fuite.

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