La LPM 2009-2014 a été adoptée à l’Assemblée

Avec 313 voix contre 173, le projet de Loi de programmation militaire pour la période 2009-2014 a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, ce 16 juin. Les groupes UMP et du Nouveau Centre (NC) ont approuvé ce texte, qui a été par ailleurs refusé par les groupes socialistes, radical et citoyen (SRC) et de la Gauche démocrate et républicaine, composé par des députés communistes et verts.

L’examen du texte, commencé la semaine dernière, a été marqué par les débats concernant la réforme du secret défense et la passe d’armes entre la commission des Lois et celle de la défense, toutes les deux présidées par des députés de la majorité. Ainsi, selon les nouvelles dispositions, qui ont fait l’objet d’un accord sous l’égide du Premier ministre, François Fillon, il sera désormais possible de classifier des lieux pendant une durée de cinq ans et une nouvelle procédure sera nécessaire pour toute prolongation.

Le projet de LPM 2009-2014, inspiré par les recommandations du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale publié il y a un an, prévoit un investissement de 186 milliards d’euros au bénéfice de la Défense, dont 102 milliards seront consacrés à l’équipement des forces.

Il prend en compte les mesures prises dans le cadre de la Révision générales des politiques publiques (RGPP) avec la suppression de 54.000 emplois militaires et civils sur 320.000 et la fermeture de 80 casernes et bases ainsi que le transfert d’une trentaine d’autres.

Enfin, la LPM entérine la création d’un Conseil de défense et de sécurité nationale autour du président de la République et autorise l’ouverture du capital de certaines entreprises de l’armement, comme DNCS et la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE).

« C’est un texte ambitieux, cohérent et sincère » a estimé Hervé Morin, le ministre de la Défense. « Il permettra à notre pays de demeurer une puissance capable de peser sur la scène internationale car s’appuyant sur un outil militaire crédible » a-t-il ajouté. « Nous souscrivons à votre projet de loi parce qu’il contribue à conserver à la France son rang dans le monde, à assurer sa sécurité et à permettre sa liberté de décision et d’action » a déclaré le député UMP Serge Grouard.

Du côté de l’opposition, le socialiste Bernard Cazeneuve, cette LPM « conduit la France à banaliser sa position dans le concert des nations occidentale (…) sonne le glas de la construction européenne » et représente « le plus grand plan social qu’aura à connaître notre pays ».

Le communiste Jean-Jacques Candelier a quant à lui dénoncé un texte « particulièrement dangereux », notamment sur le plan des « libertés publiques, à travers son approche ultra sécuritaire et la réforme du secret défense ». Le parlementaire, qui trouve compréhensible l’attitude de la Corée du Nord, estime également que la LPM est dangeureuse « pour nos concitoyens : nouvelles bombes atomiques, sous-marins et avions d’attaque, nouveaux moyens de projection pour les opérations extérieures, comme en Afghanistan, ou encore, relance de la vente d’armes dans le monde ».

Photo : vue de l’Hémicycle (c) CH C. Fiard/DICoD

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]