L’Otan réduit la voilure au Kosovo

Comme Zone Militaire l’avait annoncé en mars dernier, les effectifs de la KFOR, la force de l’Otan déployée au Kosovo, vont diminuer. Il restait encore à savoir l’ampleur de cette réduction du format des troupes. Le ministre allemand de la Défense, Franz Josef Jung, a indiqué, ce 10 juin, qu’il ne resterait plus, d’ici à janvier 2010, que 10.000 militaires de l’Alliance dans l’ancienne province serbe, contre 15.000 actuellement.

Deux facteurs motivent cette orientation, qui avait été d’ailleurs anticipée par l’Espagne avec l’annonce du retrait de son contingent il y a quelques semaines. D’une part, la situation est « stabilisée » au Kosovo, comme l’a noté le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa. D’autres part, la Mission européenne de justice et de police (Eulex) a été mise en place en décembre 2008 et Pristina dispose désormais de la KSF, la force chargée de la sécurité intérieure.

Après cette première réduction des effectifs, d’autres pourraient suivre. Ainsi, et selon l’évolution sur le terrain, la KFOR compterait 5.700 soldats, puis 2.300 d’ici deux ans. Chacune de ses étapes devra être soumise à l’approbation des 28 Etats membres de l’Otan.

Cependant, il n’est pas question, pour le moment, d’envisager un retrait total de la KFOR, du moins tant que certains problèmes ne seront pas réglés, à commencer par les relations entre l’Otan et la Serbie, l’ancienne puissance souveraine au Kosovo, soutenue par la Russie.

En 1999, les pays de l’Alliance avaient décidé d’intervenir militairement contre Belgrade, suite à l’échec de la conférence de Rambouillet concernant le statut futur du Kosovo et devant la crainte d’un désastre humanitaire au sein de la population albanophone de la province. Près de 50.000 militaires y avaient été alors déployés, après la fin d’une campagne de bombardement contre la Serbie.

Actuellement, la France assure responsabilité de la Task Force multinationale Nord (MNTF-Nord), commandée par le général Patrick Ribayrol depuis le 21 mai. Sur les 2.700 militaires qui la composent, près de 1.350 sont français. Son état-major est armée par la 3e Brigade mécanisée de Limoges et ses effectifs sont fournis par le 1er-11e régiment de Cuirassiers de Carpiagne, le 126e régiment d’Infanterie de Brive, le 68e régiment d’Artillerie d’Afrique de la Valbonne et le 31e régiment du Génie de Castelsarrasin.

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