La Russie disposée à renoncer à l’arme nucléaire sous conditions

Les Etats-Unis et la Russie sont actuellement en train de négocier une nouvelle mouture des accords START 1 (Strategic Arms Reduction Treaty), qui arrivent à terme en décembre 2008. Il s’agit pour les deux pays de trouver un terrain d’entente visant à réduire leurs arsenaux nucléaires.

En marge de ces discussions, qui feront l’objet d’un rapport d’étape avant la visite du président américain Barack Obama à Moscou en juillet prochain, le chef des forces stratégiques russes, le général Nikolaï Solonov, a estimé que les Etats-Unis et la Russie devraient conserver au moins 1.500 têtes nucléaires chacun. « Mais la décision est à prendre par les dirigeants politiques » a-t-il précisé, selon les agences Interfax et Itar-Tass.

En avril dernier, Barack Obama avait fait le voeu de voir un monde sans armes nucléaires lors d’un discours prononcé à Prague. Visiblement, ce souhait serait également partagé par Vladimir Poutine, le Premier ministre russe.

A la question de savoir si la sécurité de la Russie pouvait se passer d’un arsenal nucléaire, Vladimir Poutine a répondu par une autre. « Bien sûr! Pourquoi avons-nous besoin de l’arme nucléaire? » s’est-il interrogé alors qu’il se trouvait aux côtés de Franz-Walter Steinmeier, le ministre allemand des Affaires étrangères.

« Comme si c’était nous qui l’avions inventée et utilisée! » s’est-il encore exclamé, en visant les Etats-Unis. « Si ceux qui l’ont inventée et utilisée sont prêts aujourd’hui à y renoncer, tout comme, je l’espère, les autres puissances qui la détiennent officiellement ou non, nous saluerons ce processus et y contribuerons par tous les moyens à notre disposition » a affirmé l’ancien président russe.

Seulement, la perspective évoquée par Vladimir Poutine n’est pour l’instant pas prête d’aboutir. La France, qui déjà réduit son arsenal nucléaire, reste attachée à sa doctrine de dissuasion, « assurance-vie de la Nation » selon les mots du président Sarkozy.

D’autres pays ne sont pas prêts à abandonner de telles armes alors qu’ils sont engagés dans une politique de puissance, comme par exemple la Chine ou encore l’Inde, qui doit encore faire face à son ennemi de toujours, le Pakistan, également doté d’un arsenal nucléaire. Officieusement détenteur de têtes nucléaires, Israël n’y renoncera pas tant que sa sécurité ne sera pas garantie. Enfin, il faut également compter sur la Corée du Nord et l’Iran, qui cherchent quant à eux à se munir de capacités nucléaires militaires en même temps qu’ils conduisent des programmes de développement de missiles balistiques.

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