Le SNA Emeraude à l’oeuvre pour retrouver boîtes noires de l’Airbus

C’est une mission inhabituelle qui attend les 72 membres de ‘équipage du sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Emeraude. En effet, le bâtiment a été chargé de tenter de localiser les boîtes noires de l’A330 d’Air France, qui s’est écrasé la semaine passée entre Rio de Janeiro et Paris, avec 228 personnes à son bord. La récupération de ces enregistreurs devrait donner aux experts chargés de l’enquête des informations susceptible de les aider à déterminer la cause exacte de la catastrophe.

Pour l’instant, la découverte de la zone de l’accident, à 1.150 km des côtes brésiliennes, par les différents moyens militaires français et brésiliens mobilisés pour retrouver l’appareil, a permis de repêcher des débris, ainsi que les corps de 41 victimes.

L’Emeraude, qui est l’un des six SNA français, a commencé ses recherches dans la matinée du 10 juin, sur une première zone de patrouille de 20 nautiques sur 20 (soit 36 km sur 36). « Il changera de zone chaque jour pour cette mission dont la durée n’est pas fixée » a indiqué le capitaine de vaisseau Christrophe Prazuck, le porte-parole de l’état-major des armées (EMA), qui a par ailleurs annoncé l’arrivée du BPC Mistral dans la journée.

Le submersible, qui est équipé pour détecter le moindre son dans les profondeurs de l’océan, dispose de sonars ultra-sensibles susceptibles de localiser le point de chute des boîtes noires de l’Airbus. Ces dernières émettent en effet un signal sonore (un ping) pendant 30 jours, en théorie, après un accident aérien. « Il faudra un sacré coup de chance puisqu’on ne dispose par la position exacte du crash mais ça mérite d’être tenté » estimait-on à l’état-major des armées, le 5 juin dernier. Le SNA sera prochainement rejoint par deux remorqueurs de l’US Navy, dotés de systèmes permettant de détecter des sons jusqu’à 6.100 mètres de profondeur.

Dans le cas où boîtes noires sont localisées, le navire français « Pourquoi Pas », qui doit rallier la zone de la catastrophe dans quelques heures, mettra alors à l’eau les trois robots sous-marins qu’il embarque. Munis chacun d’un bras articulé, ces derniers sont en mesure de descendre jusqu’à 6.000 mètres de profondeur pour aller les récupérer.

Photo : le SNA Emeraude (c) Marine nationale

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