Tchad : Les rebelles voulaient tester le pouvoir tchadien

Le 9 mai dernier, les rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR) étaient défaits après des combats contre l’armée tchadienne près de la localité de Am-Dam, à une centaine de kilomètres de la ville d’Abéché. Quelques jours auparavant, ils avaient pénétré à l’intérieur du Tchad depuis le Soudan, où ils ont installé leurs bases arrières, qui ont d’ailleurs été visées par une opération des forces tchadiennes à la mi-mai.

Tout laissait alors croire que l’objectif de l’UFR, dirigée par Timan Erdimi, un neveu du président tchadien Idriss Déby, était de s’emparer de N’Djamena, et par conséquent, du pouvoir. Plusieurs tentatives ont eu lieu dans le passé, notamment en 2006 et surtout en février 2008. Des déclarations de rebelles, faites après les combat d’Am-Dam allaient même dans ce sens.

Seulement, le chef des opérations de défense de l’UFR, Adam Yacoub, a livré une toute autre version, le 6 juin dernier. Joint par téléphone par l’Agence France Presse, ce dernier a assuré que le but de la manoeuvre était de « tester le dispositif de défense » des autorités tchadiennes et de « lui infliger un certain niveau de casse ».

« Mais nous ne nous sommes jamais fait d’illusions sur notre capacité à le renverser (ndlr: le président Déby) par une sorte de rallye jusqu’à N’Djamena comme par le passé » a encore déclaré Adam Yacoub, qui a par ailleurs démenti d’éventuelles dissenssion à la tête de l’UFR.

Si la rebellion est venu sans avoir vaincu, elle a cependant vu les nouveaux armements mis en oeuvre par les forces tchadiennes. Grâce à la rente pétrolière, l’armée tchadienne a renforcé ses moyens aériens (Pilatus, SU-25, hélicoptères Mi-17 et Mi-24), sa protection avec l’acquisition de véhicules blindés, et sa puissance de feu. « Le Tchad n’avait jamais acheté auparavant, par exemple, des Sukhoï et n’a jamais eu autant d’hélicos. Dans tous les cas, nous ce qu’il faut face à ça » a affirmé Adam Yacoub.

Cependant, les déclarations du chef des opérations militaires de l’UFR visent surtout à ne pas démobiliser les militants de son mouvement, échaudés par la récente victoire militaire « nette » de l’armée tchadienne. Jusqu’à présent, les rebelles et les forces loyalistes étaient relativement sur un même pied d’égalité quant à leurs équipements.

Leurs affrontements consistaient en des chocs de colonnes de véhicules 4×4 armés de mitrailleuses lourdes. Cette fois, la donne a changé : l’armée tchadienne dispose d’équipements lourds contre lesquels les rebelles ne peuvent pas grand chose et sauf à changer de tactique, la menace représentée par l’UFR pour le pouvoir en place à N’Djamena s’est considérablement affaiblie.

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