L’opération Atalante étendue aux Seychelles

Les bâtiments de l’opération navale de l’Union européenne Atalante, qui vise à lutter contre la piraterie maritime au large de la Corne de l’Afrique, pourront désormais patrouiller jusqu’aux Seychelles. Cette décision a été prise par les pays de l’Union le 19 mai dernier, sans que la question du renforcement des moyens actuellement déployés ne soit tranchée.

« Les représentants des 27 au Comité politique et de sécurité se sont mis d’accord pour l’extension de la zone d’intervention d’Atalante jusqu’aux Seychelles » ainsi déclaré un diplomate à l’Agence France Presse. Jusqu’à présent, la force navale européenne avait pour mandat de patrouiller principalement dans le golfe d’Aden.

Il s’agit ainsi de protéger les flottes de pêches hauturières françaises et espagnoles qui croisent au large des Seychelles et qui sont « spécialement vulnérables », pour reprendre les mots de Mme Carme Chacon, le ministre espagnol de la Défense. Seuls les navires allemands resteront à l’écart de cette zone, dans l’attente que cette extension soit avalisée par les parlementaires d’outre-Rhin.

Cela étant, la zone à surveiller pour les navires de la mission européenne s’est agrandit d’un quart par rapport au plan opérationnel précédent. Si les ministres de la Défense des Etats membres de l’UE se sont mis d’accord sur la nécessité de renforcer les moyens d’Atalante, aucune décision n’a été prise à ce sujet. Pour l’instant, il revient donc aux pays de décider des renforts éventuels qu’ils pourraient mettre à la disposition de la force navale européenne.

Actuellement, l’opération Atalante compte 12 bâtiments (3 allemands, 3 suèdois, 2 français, 2 espagnols, 1 italien et 1 grec), appuyés par deux avions de patrouille maritime. D’autres pays devaient prochainement y prendre part, comme les Pays-Bas, la Belgique et la Roumanie. Non membres de l’UE, la Norvège et la Suisse pourraient y apporter une contribution (pour ce qui concerne Berne, il s’agirait d’envoyer une unité des forces spéciales).

Quant à la prolongation de la mission, il en sera question en septembre prochain, après la publication d’un premier bilan en juin. Mais il est fort probable qu’une décision allant dans le sens d’un maitien de l’opérations après le mois de décembre 2009 soit prise. « Peu de gens croient que le problème (ndlr: de la piraterie) aura disparu » d’ici là, a estimé le minitre suédois de la Défense, Sten Tolgfors, dont le pays assurera la présidence de l’Union européenne dès le 1er juillet prochain.

Photo : Pirates somaliens interceptés (c) Marine nationale

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