Trafic d’armes en Afghanistan
En 2008, neuf soldats de l’armée américaine ont été tués par des balles tirées par des AMD-65, une arme d’origine hongroise, uniquement en dotation dans la police afghane… Tirs fratricides? Non, car ces munitions ont été tirées par des taliban.
En avril dernier, dans les effets de 13 insurgés morts lors d’un accrochage avec des hommes du 26th Infantry de l’US Army, il a été trouvé 17 chargeurs de fusils contenant des cartouches estampillées WOLF, une société californienne, et bxn, la marque d’un fabriquant tchèque. Et ces munitions avaient été fournies à l’armée nationale afghane par les Américains.
Du coup, le Pentagone a ouvert une enquête sur cette découverte. Et selon le New York Times, il semblerait que des militaires afghans – corrompus ou non – aient vendu aux taliban des armes américaines dont leurs unités sont dotées. Le cas des AMD-65 est typique : la police afghane en a reçu des milliers d’exemplaires de la part des Etats-Unis. Maintenant, ces armes seraient vendues dans les bazars pakistanais, alors qu’elles n’étaient pas répandues dans la région auparavant.
En février dernier, le Governement Accountability Office (GAO, l’équivalent aux Etats-Unis de la Cour des comptes française), avaient pointé du doigt le laxisme de l’armée américaine dans la gestion des armes en Afghanistan.
En effet, sur les 247.000 armes livrées aux forces de sécurité afghanes entre décembre 2004 et juin 2008, près de 87.000 n’ont pas été répertoriées, c’est à dire que leur numéro de série n’a pas été noté. Par ailleurs, il n’y a pas plus de traces des 135.000 armes données par les membres de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), dirigée par l’Otan.
Depuis, le Pentagone a mis en place une base de données pour répertorier les armes légères envoyées en Afghanistan. Seulement, c’est une autre histoire pour les munitions, qui sont nettement plus compliquées à tracer.
