Changement de chef en Afghanistan

Nommé il y a moins d’un an à la tête des troupes américaines et de la Force internationale d’assistance à la sécurité de l’Otan déployées en Afghanistan, le général McKiernan a été poussé vers la sortie par Robert Gates, l’actuel secrétaire à la Défense, qui est d’ailleurs coutumier du fait puisqu’il avait renvoyé les deux plus hauts responsables de l’US Air Force en juin 2008. Cela étant, le limogeage d’un officier général sur un théâtre d’opérations est une première depuis la guerre de Corée : l’emblématique général Douglas McArthur avait en effet été relevé de son commandement en 1951.

« Notre mission là-bas exige une nouvelle réflexion et une nouvelle approche de la part de nos responsables militaires » a affirmé Robert Gates, lors d’une conférence de presse tenue à l’issue d’un déplacement en Afghanistan. « Aujourd’hui, nous avons une nouvelle politique mise en place par notre nouveau président. Nous avons une nouvelle stratégie, une nouvelle mission et un nouvel ambassadeur (ndlr: le général Karl Eikenberry) » a-t-il ajouté. « Je crois qu’un nouveau commandement militaire était également nécessaire », a-t-il expliqué.

Pour remplacer le général McKiernan, le choix de Robert Gates s’est porté sur un spécialiste des opérations spéciales, le général McChrystal, actuellement directeur de l’état-major interarmées américain. Cette décision, qui a reçu l’aval du président Barack Obama, a été prise après avoir sollicité l’avis de l’amiral Michael Mullen, le chef d’état-major interarmées et celui du chef de l’US Centcom, le commandement pour le Moyen Orient et l’Asie centrale, c’est à dire le général David Petraeus, à l’origine de l’amélioration sécuritaire en Irak et lecteur attentif du lieutenant-colonel français David Galula, théoricien de la guerre contre-insurrectionnelle.

La nomination du général McChrystal à la tête des forces américaines en Afghanistan traduit donc la volonté d’impliquer davantage les forces spéciales contre les insurgés et de frapper leurs responsables plutôt que de les combattre avec une vision plus conventionnelle des opérations. D’autant plus qu’en la matière, le général McChrystal, diplômé de West Point, a quelques états de service à faire valoir. On le crédite en effet de l’arrestation de Saddam Hussein en décembre 2003 et de l’élimination d’Abou Moussab a-Zarkaoui, le chef de la branche irakienne d’al-Qaïda, en juin 2006.

Enfin, pour mener à bien la mission qui l’attend, le général McChrystal aura un adjoint en la personne du général David Rodriguez. Il reste encore au Sénat américain de valider ces deux nominations, ce qui devrait être rapidement fait.

Photo : le général Stanley McChrystal (à droite)

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