Le gouvernement tchadien crie victoire

L’armée tchadienne a réussi, le 8 mai, à repousser les rebelles de l’Union des forces de la résistance (UFR), venus du Soudan et qui étaient entrés dans le pays trois jours auparavant, après des combats qui ont duré près de deux jours, près de la localité de Am-Dam, située à une centaine de kilométres au sud de la ville d’Abéché.

Dès le 9 mai, le ministre tchadien de la Défense par intérim, Adoum Younousmi, a parlé de « victoire décisive » sur la rebellion. Les autorités tchadiennes ont avancé le bilan de 247 morts (225 rebelles, 22 militaires) et la capture de 212 combattants de l’UFR. Seulement, ces chiffres n’ont pas pu être vérifiés aurpès d’une source indépendante. De source militaire française, on estime qu’il s’agit d’une « victoire nette » d’Idriss Déby, le président tchadien, sur les forces rebelles dirigées par Timan Erdimi, son neveu.

Deux raisons peuvent expliquer ce succès rapide de l’armée tchadienne. D’une part, la rente pétrolière aidant, le gouvernement tchadien a investi massivement pour la doter de nouveaux matériels (chars, armes légères, chasseurs). Et d’autre part, les rebelles ne peuvent plus bénéficier d’un quelconque effet de surprise après déjà deux tentatives infructueuses de s’emparer de la capitale, N’Djamena, chacune amorcées depuis le Soudan.

Cependant, l’UFR n’a pas l’intention de rompre le combat. « Ce n’est pas fini. Nous nous regroupons, on s’occupe des blessés, on se prépare. Vous verrez, ça va reprendre » a déclaré un de ses membres à l’Agence France Presse. « N’Djamena peut dire ce qu’elle veut mais ce n’est pas terminé. Les bilans donnés par les autorités sont faux » a-t-il poursuivi. »L’objectif reste N’Djamena. Dans l’après-midi, une colonne (rebelle) a réussi à éviter des troupes gouvernementales. Nous allons les contourner » a-t-il ajouté.

Par ailleurs, Paris a fait savoir, le 7 mai, que les militaires française déployés au Tchad dans le cadre du dispositif Epervier ont fourni à l’ONU, au Tchad et au Soudan des « éléments d’information » concernant l’offensive rebelle. « L’action des forces françaises au Tchad consiste uniquement à apporter des renseignements à l’ensemble des acteurs engagés dans le processus de Doha et aux Nations unies » a indiqué Laurent Teisseire, le porte-parole du ministère de la Défense.

La veille, le ministre de la Défense, Hervé Morin, avait jugé « préoccupante » l’offensive de l’UFR dans l’est tchadien. « Les forces françaises surveillent en permanence la situation » avait-il affirmé.

Le dispositif Epervier compte près de 1.100 militaires français, basés au camp de Koseï, à N’Djamena, et au camp Croci, à Abéché. Il comprend un état-major interarmées, un groupement tactique (peloton blindé, infanterie motorisée, soutien logistique et 3 compagnies Proterre), 3 Puma de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), 6 Mirage F1 (dont 3 F1 CR de reconnaissance), un C-135 pour le ravitaillement en vol et 3 C-160 Transall pour le transport. Un Atlantique II de l’aéronautique naval vient ponctuellement renforcer les moyens d’observation et de reconnaissance du dispostif.

Photo : Mirage F1 du dispositif Epervier au décollage

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