BAE Systems réduit la voilure
En février, BAE Systems, le groupe britannique de défense, annonçait un chiffre d’affaires de 18,5 milliards de livres pour 2008, en progression de 18% par rapport à l’année précédente. La vigueur du marché américain des véhicules blindés – sur lequel le groupe avait renforcé ses positions avec l’acquisition du constructeur Armor Holdings – avait alors permis de compenser la baisse des ventes au Royaume-Uni.
Avec un bénéfice net de 1,74 milliards de livres, BAE Systems comptait sur de bonnes perspectives de croissance pour 2009, d’autant plus que l’affaiblissement de la livre par rapport au dollar jouait alors en sa faveur.
Cependant, ce bel optimisme ne semble plus être de mise chez le numéro un européen de l’armement. En effet, le 30 avril dernier, la direction du groupe a annoncé la fermeture de trois sites au Royaume-Uni (Guildford, Leeds et Telford) ainsi que la suppression de 500 emplois. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette décision.
La première est le ralentissement de la demande de véhicules terrestres, qui sera plus faible qu’en 2008. Ensuite, le groupe a fait part d’une baisse des commandes et d’une réduction de la charge de travail pour le compte de l’armée britannique. En effet, le retrait de cette dernière d’Irak implique de facto une diminution des activités de soutien jusque là dévolues à BAE Systems. Enfin, le report du programme FRES (Future Rapid Effects System) a également pesé dans la balance.
Par ailleurs, à la fin du mois dernier, le Trésor britannique a mis un coup d’arrêt à la commande de 112 avions Eurofighter « Typhoon », passée par la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne auprès du consortium qui réunit BAE Systems, EADS et Finmeccanica. Pour Londres, qui devait prendre livraison de 16 appareils pour un montant de 1,2 milliards d’euros, la facture est trop salée. D’où l’activisme de l’Allemagne pour convaincre les Britanniques de revenir sur leur décision, sans succès pour le moment.
Quoi qu’il en soit, BAE Systems, EADS et Finmeccanica ont d’ores et déjà prévenu que le coût en terme d’emploi serait « extrêmement élevé » à partir de 2012 en cas d’échec des négociations portant sur cette commande.
Photo : (c) BAE Systems