Mutinerie dans une base géorgienne

Une mutinerie a éclaté, ce 5 mai, dans une base abritant un bataillon de blindés, située à Moukhrovani, à une trentaine de kilomètres de Tbilissi, la capitale géorgienne, alors que le pays doit accueillir très prochainement des manoeuvres de l’Otan, qualifiée de « provocation grossière » par la Russie.

Seulement, la rébellion a été vite matée par les forces de l’ordre géorgiennes. Les officiers qui y ont pris part ont été limogés et les soldats qui étaient alors sous leurs ordres ont été consignés. Le commandant de la base, Mamuka Gorgichvili, qui a été arrêté, a justifié cette action auprès de l’agence russe Interfax en affirmant qu’il ne pouvait « regarder sans réagir le processus de déliquescence du pays et l’affrontement vers lequel il courait ».

Coïncidence ou pas, cette mutinerie a eu lieu alors que l’opposition au pouvoir géorgien devait organiser un blocus des axes routiers menant à Tbilissi pour demander le départ du président Saakachvili .

« La situation est sous contrôle. Le calme et l’ordre règnent dans toutes les autres unités militaires » a déclaré ce dernier lors d’une allocution télévisée. « Le plan était d’organiser une mutinerie de grande ampleur à Tbilissi et d’agir contre la souveraineté de la Géorgie et contre l’intégration européenne et euro-atlantique du gouvernement géorgie » a affirmé le M. Saakachvili.

« Nous disposons d’informations selon lesquelles les rebelles étaient en contact direct avec les Russes, qu’ils recevaient des ordres et de l’argent de leur part » a accusé un porte-parole du minitère de l’Intérieur. « Le plan était coordonné par la Russie pour au minimum perturber les exercices militaires de l’Otan et au maximum pour organiser une rébellion militaire de grande ampleur en Géorgie », a-t-il précisé.

Côté russe, le ton est ironique. « Nous avons peu à peu commencé à nous habituer aux folles accusation de la direction politique et militaire de la Géorgie, selon lesquelles tout est de la faute de Moscou, même la grêle et les orages » a déclaré Dmitri Rogozine, l’ambassadeur de la Russie auprès de l’Otan. « On peut constater que ce qui se passe maintenant, c’est la désintégration totale de l’armée géorgienne et de l’Etat géorgien, et toute la faute repose une fois de plus sur la politique folle de Saakachvili » a-t-il ajouté. Sauf qu’un dirigeant géorgien aux ordres ne serait pas pour déplaire au Kremlin, bien au contraire.

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