Piraterie : Tel est pris qui croyait prendre
La bataille navale au large de la Corne de l’Afrique que se livrent les pirates somaliens et les marines de guerre qui assurent la protection des navires marchands et civils dans cette zone a connu de nouveaux développements au cours de ces derniers jours.
Ainsi, ce week-end, les pirates se sont emparés de trois nouveaux navires, dont le MV Al-Misan, en provenance des Emirats arabes unis, avec à son bord une cargaison de voitures et le MV Ariana, un vraquier battant pavillon maltais mis en oeuvre par un équipage de 24 Ukrainiens.
Mais la chance n’a pas toujours du côté des bandits des mers. Ainsi, le 29 avril, le destroyer russe Admiral Panteleev a arraisonné une embarcation avec 29 pirates armés. « Il est permis de penser que ce bateau pirate est justement celui qui a effectué deux tentatives ratées d’abordage du pétrolier russe traversant mardi cette région en direction de Singapour sous pavillon du Liberia. Les pirates arrêtés sont au nombre de 29 » a-t-il fait valoir Moscou.
L’interception du bateau pirate avait alors demandé, à 15 milles de la côte somalienne, l’intervention et le tir de barrage d’un hélicoptère de combat Ka-27 appartenant au destroyer russe. Lors de la fouille de l’embarcation, il a été trouvé 7 fusils d’assaut Kalachnikov, des pistolets, des échelles pour l’abordage, des équipements de navigation par satellite ainsi que des bidons d’essence.
L’arrestation de 11 autres pirates somaliens par l’équipage de la frégate de surveillance Nivôse, le 3 mai au matin, a été plus facile. Ayant pris le bâtiment de la Marine nationale pour un navire commercial, deux embarcations hostiles, déjà repérées la veille par un patrouilleur espagnol, le prennent en chasse.
Le Nivôse navigue à 500 milles nautiques du port de Mombasa, au Kenya, quasiment au même endroit où deux semaines plus tôt, la frégate avait intercepté 11 autres pirates qui voulaient s’en prendre au cargo Safmarine Asia.
Le navire français, commandé par le capitaine de frégate Jean-Marc Le Quilliec, laisse alors venir les deux embarcations pirates avant de faire volte-face et de faire décoller son hélicoptère Panther et de mettre à l’eau les fusiliers marins à bord de leur Zodiac.
Si le premier skiff hostile n’oppose pas de résistance, le second est stoppé par deux tirs de semonce de l’hélicoptère du Nivôse. Une troisième embarcation – le « bateau-mère » – est par la suite arraisonné. Bilan de l’opération : 11 pirates appréhendés, des lance-roquettes, des munitions ainsi que des fusils kalachnikov sont saisis. Le 30 avril, le Nivôse avait déjà intercepté un autre bateau-mère pirate et arrêté ses trois occupants.