L’Otan expulse deux diplomates russes

En février dernier, la justice estionienne a condamné à 12 ans et demi de prison un ancien haut responsable du ministère estonien de la Défense, Herman Simm, 61 ans, pour avoir transmis des informations secrètes concernant son pays et l’Otan à la Russie.

Ce fonctionnaire était alors bien placé puisque, de par ses fonctions, il avait contribué à l’élaboration des sytèmes visant à protéger les secrets de son pays lors des préparatifs de ce dernier pour intégrer l’Alliance atlantique.

Recruté en 1995 à l’occasion d’un voyage touristique en Tunisie par un ancien du KGB estonien, Valery Zentov, Hermann Simm a ainsi vendu aux russes près de 3.000 documents sensibles concernant la politique de défense de son gouvernement, le tout pour une centaine de milliers d’euros. Son agent traitant, Sergueï Yakovlev, alias Antnio de Jesus Amorett Graf, membre du SVR fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Le dernier rebondissement de cette histoire a eu lieu ce 30 avril, avec la révélation faite par le Financial Times. Ainsi, l’Otan a accusé deux diplomates russes en poste à Bruxelles de s’être livrés à des activités d’espionnage et les a expulsés. Cependant, selon le quotidien britannique, les deux Russes ne seraient pas directement impliqués dans l’affaire concernant Herman Simm.

Le porte-parole de l’Otan, James Appathurai a indiqué ne pas avoir « de commentaire à faire sur des questions de renseignement ». La réaction de Moscou à l’égard de l’expulsion de ses deux diplomates – dont l’un serait le fils de l’ambassadeur russe auprès de l’Union européenne – a été indignée.

« Ce geste révoltant contredit sur le fond les déclarations des dirigeants de l’Otan sur leur volonté de normaliser les relations avec la Russie » a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, par voie de communiqué, qui parle par ailleurs de « prétextes fantaisistes » et de « provocation grossière ». « Nous appelons instamment tous les membres de l’Otan à réfléchir aux conséquences de ce qui s’est produit. Bien entendu, nous tirerons les conclusions de cette provocation » a-t-il menacé.

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