Chantage à l’essai nucléaire
Pour fêter le onzième anniversaire de l’accession au pouvoir de son dirigeant Kim Jong-Il, le 9 octobre 2006, la Corée du Nord avait procédé à un essai nucléaire qui se révéla au final décevant : l’engin, qui avait été enterré à 700 mètres de profondeur pour les besoins de l’expérience, n’avait pas atteint la puissance espérée, avec à peine 1 kilotonne contre les 4 attendus.
Quelques mois plus tard, le 13 février 2007, Pyongyang acceptait de démanteler ses installations nucléaires contre une aide économique et énergétique. Cet accord avait été obtenu dans le cadre des négociations à Six (les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon, la Chine et la Russie). Seulement, après une suite d’atermoiements au sujet des vérifications concernant la réalité du renoncement des ambitions nucléaires du régime nord-coréen, le dossier est quasiment revenu à son point de départ.
Le 5 avril dernier, sous le prétexte de placer un satellite de télécommunications en orbite, la Corée du Nord a tiré une fusée balistique après avoir menacé les pays ayant annoncé leur intention de l’intercepter dans le cas où elle aurait survolé leur territoire. Etant donné que le régime de sanctions votées par le Conseil de sécurité de l’ONU interdit à Pyongyang de se livrer à des activités de ce genre, de nouvelles mesures contraingnantes ont été adoptées.
La réaction nord-coréenne ne s’est alors pas fait attendre avec le retrait des négociations à Six, la fin de sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires. Et pour faire bonne mesure, Pyongyang a menacé, le 29 avril, de réaliser un nouvel essai nucléaire tout en appelant les Nations unies à s’excuser pour les récentes sanctions prises à son égard par le Conseil de sécurité.
« A moins que l’ONU ne présente des excuses immédiatement, nous serons contraints de prendre des mesures supplémentaires d’autodéfense pour protéger les intérêts suprêmes de notre République » a ainsi déclaré le porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, qui a aussi évoqué la possibilité de nouveaux essais de missiles balistiques.