De l’usage de l’Ipod sur le champ de bataille

En octobre dernier, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Elrick Irastorza, s’était inquiété de l’usage qui pouvait être fait des téléphones portables par les militaires français en opérations, lors d’une visite au 35e régiment d’Infanterie de Belfort, dont 22 personnels venaient de rentrer d’Afghanistan. Selon lui, et outre le fait qu’un téléphone puisse éventuellement tomber entre de mauvaises mains, l’envoi de SMS serait de nature à perturber une mission sur le terrain.

Théoriquement, et en vertu du Statut général des Militaires, révisé en 2005, l’état-major est en mesure d’apporter des restrictions à l’utilisation des mobiles par ses troupes. « L’usage de moyens de communication et d’information peut être restreint ou interdit pour assurer la protection des militaires en opération, l’exécution de leur mission ou la sécurité des activités militaires » peut-on lire.

Aux Etats-Unis, la tendance est à l’opposé de celle défendue par le CEMAT. En effet, selon Newsweek, les soldats américains sont même encouragés à utiliser leur iPod Touch, et, dans certains cas, l’iPhone, les deux produits développés par Apple. La raison est que ces appareils électroniques, faciles d’emploi, peuvent faire fonctionner plusieurs applications utiles sur le terrain, comme par exemple traduire des phrases en arabe, montrer des vidéos et des photographies de personnes recherchées ou encore annoter une carte.

L’intérêt pour les produits Apple est tel que de nouvelles applications pour réaliser des téléconférences ou recevoir des images prises par un drone sont à l’étude au Pentagone. Le Corps des Marines, quant à lui, développe un système qui permettrait aux soldats en opération de télécharger des photos d’individus recherchés, ainsi que des données biométriques et des rapports écrits. Enfin, il pourrait être bientôt possible de piloter à distance un robot démineur via un iPhone.

Outre le nombre d’applications disponibles (plus de 25.000), les deux appareils vendus par Apple sont nettement moins coûteux que ceux conçus uniquement pour un usage militaire tout en étant aussi robustes. Quant à la confidentialité des communications, un responsable de l’armée américaine en poste à Bagdad a indiqué à Newsweek qu’aucun appareil n’a été piraté jusqu’à présent.

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