Succès de l’intercepteur israélien Arrow-2

Etant sous l’emprise de la menace de missiles balistiques pouvant être tirés par ses voisins et des roquettes du Hamas, Israël s’est lancé dans le développement des technologies liées à la défense antimissile depuis les années 1980 et a acquis dans ce domaine une réelle expertise.

Ainsi, New Delhi a récemment signé un contrat avec Israel Aerospace Industries (IAI) et Rafael, d’un montant de 1,4 milliard de dollars, pour la fourniture de systèmes radars et de missiles Barak-8 capables de déjouer des attaques aériennes et des missiles de croisière afin de protéger la marine et les côtes indiennes.

Quant au système Iron Dome, conçu pour intercepter les roquettes tirées par le Hamas et le Hezbollah et qui s’abattent sur les zones frontalières israéliennes, il vient de passer avec succès, en mars dernier, une série d’essais, ce qui pourrait le rendre opérationnel dès l’été 2010.

Enfin, dans le cadre de l’Initiative de défense stratégique (IDS), ou « guerre des étoiles », lancée par le président américain Ronald Reagan, les Etats-Unis ont, en 1988, appuyé et financé à hauteur de 80% le projet israélien de défense antimissile Arrow (ou Hetz).

Ce dernier aurait pu être arrêté en 1993, après l’abandon officiel de l’IDS par les Américains. Seulement, les missiles Scud irakiens qui s’étaient abattus sur Israël lors de la guerre du Golfe de 1991 ont convaincu les responsables israéliens de faire du projet Arrow une priorité, l’objectif étant de doter le pays de la capacité de détruire en vol des missiles balistiques – qui atteignent leur cible par la force gravitationnelle, à la différence des missiles de croisière qui peuvent avoir une trajectoire déterminée grâce à leurs systèmes de navigation – tirés à une distance allant de 60 à 600 kilomètres.

Depuis, deux batteries Hetz / Arrow ont été installées sur le territoire israélien et le système est appelé à s’améliorer pour parer à la menace du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a promis de « rayer Israël de la carte » et dont le pays s’est lancé dans un programme de conception de missiles balistiques.

Dans ce cadre, le 7 avril, l’armée israélienne a procédé avec succès au 16e essai du missile Arrow. Près de 90% d’entre eux ont été des succès – un échec aurait été dû à un composant défectueux. Le système fait appel à un radar pour identifier un missile balistique hostile sitôt après son lancement. Une fois que sa trajectoire est déterminée, les informations sont ensuite transmises à un système qui va guider l’intercepteur sur le missile afin de le détruire de deux manières : soit l’antimissile explose à proximité de sa cible, soit il la percute de plein fouet.

Le dernier essai réussi en date a donc consisté à intercepter et à détruire un missile balistique ayant pratiquement les mêmes caractéristiques que le Shihab-3 iranien au-dessus de la Mediterranée, à une centaine de kilomètres des côtes israéliennes.

« Ce succès marque une étape clé dans le développement et l’amélioration des capacités opérationnelles de ce système afin qu’il puisse répondre aux menaces croissantes des missiles balistiques dans la région » a fait valoir le ministère israélien de la Défense par voie de communiqué. De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que son gouvernement « cherche la paix » et qu’il « doit savoir comment se protéger » dans le même temps.

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