Traces d’amiante sur le SNLE Triomphant

Victime d’une collision avec un bâtiment britannique du même type en février dernier, le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Triomphant est actuellement en cours de réparation à l’Île-Longue. Seulement, le chantier, sur lequel travaillent des techniciens et des ouvriers de DCNS, a été interrompu après la découverte des particules d’amiante présents dans des résidus de peinture.

Afin d’être le plus discrets possible, la coque des sous-marins tels que le Triomphant est recouverte d’une peinture anéchoïde qui absorbe les ondes des sonars. Avant 1994, un mélange de Bitume et de latex contenant de l’amiante était utilisé à cette fin. La législation sur l’emploi de ce genre de produits ayant changé, une peinture sans amiante a été appliquée au sous-marin lors de ses passages au bassin.

Pour réparer le submersible endommagé, il est nécessaire de « décaper » sa coque avant de démonter une pièce, « selon une procédure validée par l’Inspection du travail depuis 2003 », selon DCNS. Deux analyses pour déterminer la présence de poussières d’amiante ont été ainsi réalisée.

Si la première concernant l’atmosphère s’est révélée négative, cela n’a pas été le cas pour la seconde, selon laquelle des particules d’amiante ont été détectées dans des résidus de peinture.

Conséquence : les travaux de réparation ont été arrêtés, le temps d’obtenir les directives éventuelles de l’Inspection du travail, qui pourrait préconiser la mise en place d’un « chantier amiante » mais aussi de tenir un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) à la demande de la CGT, qui a profité de l’occasion pour dénoncer « le caractère exceptionnel » du chantier, ainsi que « les délais de réparation pour le moins tendus imposés par la Marine nationale », qui seraient la cause « d’une dégradation des conditions de vie au travail des salariés ».

Cette « sortie » de la CGT, qui est minoritaire au sein de DCNS, si elle répond probablement à un sentiment légitime de ses adhérents qui travaillent sur le chantier de réparation du Triomphant, est aussi une façon de faire campagne en vue des prochaines élections professionnelles qui se tiendront le 14 mai prochain.

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