Poudrières palestiniennes au Liban

Le Liban accueille sur son territoire 12 camps de réfugiés palestiniens, qui ont été créés en 1948 après la fondation de l’Etat d’Israël. Surpeuplés et insalubres, ils sont le théâtre de luttes intestines entre les différents courants politiques et religieux qui ne sont guère disposés à se faire le moindre cadeau.

Outre le Fatah du leader historique Yasser Arafat et le Hamas, on y trouve plusieurs groupes djihadistes tels que le Ouzbat Al-Ansar ou encore le Jound al-Cham. En 2007, le Fatah al-Islam est apparu sur la scène en prenant le contrôle du camp de Nahr al-Bared, situé près de Tripoli. Sa filiation avec al-Qaïda avait décidé, à l’époque, l’armée libanaise d’intervenir – chose qu’elle s’était gardée de faire jusqu’alors – et de régler le sort du Fatah al-Islam à l’issue d’un siège qui aura duré plusieurs semaines.

L’assassinat, le 23 mars dernier, de l’adjoint du représentant de l’OLP au Liban, Kamal Medhat, témoigne des rivalités qui ont actuellement cours au sein de ses factions, d’autant plus que la victime oeuvrait à leur rapprochement et à l’unité palestinienne. Compagnon de route de Yasser Arafat dans les années 1970, époque où l’OLP menait des actions de guerilla à partir du Liban contre Israël, Kamel Medhat, la cinquantaine environ, avait été également le responsable du renseignement au Fatah.

L’attentat contre ce responsable du mouvement dont est issu l’actuel président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a été commis alors qu’il venait de régler une querelle entre clans dans le camp de Mieh-Mieh, fief du Jound al-Cham. Une bombe de forte puissance, déclenchée à distance, a pulvérisé son véhicule, entraînant également dans la mort trois de ses gardes du corps. Selon certaines sources, les auteurs de l’assassinat visaient plutôt l’ambassadeur de l’OLP au Liban, Abbas Zaki, qui se trouvait aussi dans le camp palestinien.

« Celui qui l’a tué a voulu détruire la volonté d’union entre les Palestiniens » a déclaré Abbas Zarki, ce qui revient à accuser, sans le nommer, le gouvernement israélien. Or, il se trouve que les deux hommes, bien qu’appartenant au même mouvement, aient été rivaux, ou du moins que leurs relations étaient tendues. Le Hamas, qui a aussi condamné l’attentat, est également un des commanditaires possibles. Il n’est pas exclu également que cet assassinat ait été commis par une des factions djihadistes.

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