Les musulmans soudanais appelés à la « guerre sainte »

Les dirigeants d’al-Qaïda sont relativement actifs depuis le début de cette année. Après Oussama ben Laden qui s’en est pris aux dirigeants arabes et à certains groupes islamistes, coupables, selon lui, de ne pas avoir assez soutenu, voire pas du tout, les palestiniens de la bande de Gaza au moment des opérations militaires israéliennes, c’est au tour de son second, Ayman al-Zawahiri, de s’exprimer dans un message vidéo diffusé le 24 mars sur Internet et reproduit par la société américaine SITE, spécialisée dans la surveillance des activités en ligne des islamistes.

Cette fois, c’est le président soudanais Omar el-Béchir qui a fait l’objet d’un commentaire de la part du lieutenant de Ben Laden. Actuellement sous le coup d’un mandat d’arrêt international délivré par la Cour pénale internationale pour le rôle qu’il a joué dans les exactions commises au Darfour, Ayman al-Zawahi l’appelle, dans ce message de 17 minutes, à « se repentir », tout en estimant « qu’il récolte ce qu’il a semé ».

« Alors, le régime de Béchir va-t-il emprunter la voie de l’Islam et du jihad et va-t-il abandonner ses manoeuvres politiques, ses ruses diplomatiques (…), ce qui n’a apporté et n’apportera rien d’autre que des désastres et des tragédies? » interroge Ayman Zawahiri. Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 1989, Omar el-Béchir avait offert l’asile à Ben Laden dans les années 1990 avant de l’expulser du Soudan. Le chef d’al-Qaïda s’était ensuite rendu en Afghanistan.

Ensuite, Ayman al-Zawahiri lancé un appel à la guerre sainte au Soudanais. « Préparez-vous en vous entraînant, en vous équipant, en stockant et en vous organisant pour une longue guerre de guérilla, parce que la Croisade (Occident) des temps modernes vous montre ses crocs » a-t-il affirmé. « Le régime soudanais est trop faible pour défendre le Soudan, donc vous devez faire ce qui a été fait par vos frères en Irak et en Somalie qui ont défendu leurs pays quand les régimes en place étaient trop faibles », a-t-il poursuivi.

La population soudanaise est composée par 70% de musulmans, 25% d’animistes et 5% de chrétiens. Outre le conflit du Darfour (300.000 morts selon les Nations unies et 2,7 millions de personnes déplacées), le Soudan a été en proie à une guérilla dans le sud du pays, majoritairement animiste et chrétien, après le projet de Karthoum d’instaurer la charia, c’est à dire la loi islamique. Les hostilités ont officiellement cessé en janvier 2005, après la signature d’un accord prévoyant un référendum d’auto-détermination à l’issue d’une période de 6 ans d’autonomie pour le Sud-Soudan.

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