Berlin maintient la pression sur Paris pour l’envoi d’AWACS en Afghanistan

Le trafic aérien au-dessus de l’Afghanistan est en forte et en constante progression depuis quelques mois (plus de 50% en 2008). L’Allemagne, qui assure près de 51% des rotations aériennes pour le compte des troupes de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS/ISAF), demande depuis l’été dernier que cinq avions radar E-3A Awacs sur les 17 que compte la Force aéroportée de détection lointaine et de contrôle de l’Otan (Nato Airbone Early Warning & Control Force – NAEW&CF) y soient envoyés, ce que la France refuse.

Bien évidemment, cette mesure a un coût évalué à 82 millions de dollars par an, et cela, sans compter celui qu’il faudrait également prévoir pour les avions ravitailleurs, nécessaires à l’accomplissement des missions des AWACS qui consisterait à assurer la sécurité de l’espace aérien afghan et éviter de probables accidents. Selon le ministère allemande de la Défense, le financement de ce déploiement serait assuré à hauteur de 25% par Berlin et de 13% pour Paris.

Considérant que la supériorité aérienne de l’ISAF est acquise en Afghanistan, la France souhaiterait plutôt consacrer davantage de moyens pour la protection des troupes au sol ou encore pour l’envoi de drones et d’hélicoptères, qui font actuellement défaut.

Seulement, cette question, qui est en suspens depuis plusieurs mois maintenant, n’a toujours pas été tranchée et un parlementaire allemand espère bien qu’elle le soit très prochainement. « Il n’y a encore aucun signe d’accord au sein du comité militaire de l’Otan sur un envoi rapide d’avions Awacs en Afghanistan » a déclaré, le 24 mars, Bernd Siebert, le porte-parole au Parlement pour les affaires de Défense du parti dont est issue Angela Merkel, l’actuelle chancelière allemande.

« Un contrôle aérien est indispensable » a-t-il martelé avant d’ajouter que « le sommet de l’Otan serait une bonne occasion pour annoncer une telle décision » en pensant à la prochaine réunion des pays de l’Alliance qui doit avoir lieu à Strasbourg les 3 et 4 avril prochains.

La NAEW&CF dispose de 16 Boeing E-3A Awacs acquis par 16 pays membres de l’Otan pendant les années 1980 afin d’assurer le contrôle des opérations aériennes en cas d’un conflit avec les forces de l’ex-Pacte de Varsovie. Il s’agit de la seule force aérienne multinationale pleinement intégrée.

Par le passé, la NAEW&CF a été sollicitée pour la surveillance de l’espace aérien de plusieurs grands événements de portée mondiale, comme les obsèques du pape Jean-Paul II en 2005 ou encore les Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. Elle a également pris part aux opérations de l’Otan, notamment lors de la guerre des Balkans. Les Awacs sont basés près de Geilenkirchen, en Allemagne.

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