La France et l’Otan : C’est (presque) fait

Alors que la France participe, depuis 1995, à toutes les opérations majeures de l’Otan, que ce soit en Bosnie, au Kosovo et en Afghanistan, le président Nicolas Sarkozy a annoncé, ce 11 mars lors d’un colloque de la Fondation pour la Recherche Stratégique que « le moment est venu » pour Paris de revenir au sein de la structure militaire de l’Alliance atlantique que le général de Gaulle avait décidé de quitter en 1966.

« C’est l’intérêt de la France et de l’Europe », a avancé Nicolas Sarkozy. « En concluant ce long processus, la France sera plus forte et plus influente. Pourquoi? parce que les absents ont toujours tort, parce que la France doit co-diriger plutôt que subir. Parce que nous devons être là où s’élaborent les décisions et les normes, plutôt qu’attendre dehors qu’on nous les notifie » a-t-il expliqué. « Une fois rentrés, nous aurons toute notre place dans les grands commandements alliés » a encore ajouté le chef de l’Etat, qui a par ailleurs précisé que la France allait conserver sa « dissuasion nucléaire indépendante » et garder sa « liberté d’appréciation sur l’envoi » de ses troupes.

Il reste maintenant à attendre débat qui portera sur la politique étrangère et la réintégration de la France dans le commandement militaire intégré de l’Otan, qui sera organisé le 17 mars prochain à l’Assemblée nationale et à l’issue duquel le Premier ministre, François Fillon, engagera la responsabilité de son gouvernement. « Après avoir pris connaissance du résultat du débat, j’écrirai à nos Alliés pour les informer de ma décision » a indiqué le président Sarkozy.

L’Otan a salué l’annonce du chef de l’Etat par la voix de son secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer. « Je salue chaleureusement le choix du président français » a affirmé ce dernier dans un communiqué. « Sa décision représente à la fois la culmination d’un rapprochement constant de la France vers l’Otan depuis 15 ans et une nouvelle impulsion aux relations entre la France et l’Alliance à quelques semaines du sommet de l’Otan de Strasbourg/Kehl, où l’Otan sera confrontée à des décisions stratégiques pour son avenir » s’est-il réjoui.

« La France a toujours été un allié imporant au sein de l’Otan. Sa contribution actuelle aux opérations et aux missions est cruciale » a-t-il expliqué. « Sa pleine participation à toutes les decisions civiles et militaires et aux processus de planification ne peut à mon avis que renforcer encore l’Alliance. Je pense que cela ouvrira aussi de nouvelles perspectives pour une relation solide, confiante et complémentaire entre l’Otan et l’UE » a-t-il ajouté.

Ce retour de Paris dans la structure militaire de l’Otan devrait se traduire par l’obtention de deux commandements : celui chargé de la transformation des forces (ACT) situé à Norfolk, en Virginie et celui de la Force de réaction rapide (NRF) basé à Lisbonne.

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