Les sous-marins nucléaires d’attaque resteront à Toulon

La Révision générale des politiques publiques (RGPP) censée rationaliser les dépenses de l’Etat aurait pu être l’occasion de regrouper tous les sous-marins de la Marine nationale dans un même lieu, à savoir la base navale de l’Ile-Longue, près de Brest, qui est déjà celle des SNLE qui assurent le volet maritime de la dissuasion nucléaire.

Seulement, l’escadrille des 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) restera à Toulon, comme l’a décidé, le17 février dernier, Hervé Morin, le ministre de la Défense. L’impératif économique aura donc cédé devant les nécessités opérationnelles.

En effet, la base varoise a l’avantage d’être située non seulement « plus près des zones d’action », c’est à dire des régions de conflits potentiels où les SNA sont susceptibles d’être envoyés en mission mais aussi d’être le port d’attache du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle. La base de l’Ile-Longue devra néanmoins garder « une capacité d’entretien » pour les SNA afin d’assurer des opérations de maintenance quand les bassion de Toulon sont surchargés.

Cependant, cette décision ministérielle suscite une polémique au niveau politique. L’escadrille des SNA de Toulon – à laquelle près de 1.000 marins sont affectés -représente le tiers du plan de charge de DCNS, ce qui fait vivre 1.200 salariés, sans compter ceux qui sont employés par les sous-traitants. Les retombées financières sont évaluées à environ 120 millions d’euros par an, ce qui constitue une manne que les élus finistériens auraient bien voulu décrocher.

Bien évidemment, le fait qu’Hubert Falco soit à la fois le maire de la préfecture du Var et le secrétaire d’Etat à l’Aménagement du territoire n’est pas étranger à cette polémique, d’autant plus que ce dernier a assuré avoir « pesé de tout son poids pour défense la position stratégique de Toulon. »

Le député (PS) du Finistère, Patricia Adam, par ailleurs membre de la Commission Défense à l’Assemblée nationale, évoque une « décision purement politique ». « Que va-t-il rester à Brest? » s’est-elle interrogé, oubliant sans doute que la capitale du Finistère est l’une des 11 bases de défense expérimentales et que son département accueille déjà les principales écoles de la Marine nationale (Ecole Navale, Maistrance, Centre d’instruction naval) ainsi que, bien évidemment, l’escadrille des SNLE.

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