Collision entre deux sous-marins nucléaires dans l’Atlantique

Deux sous-marins lanceurs d’engins (SNLE), le britannique HMS Vanguard et le français « Le Triomphant » sont entrés en collision le 3 ou le 4 février dernier. Cette information, qui a été publiée par la presse d’outre-Manche et plus précisément par le tabloïd « The Sun », a été confirmée par la Marine nationale.

Comme Zone Militaire l’a précédemment écrit, le SNLE français, qui assure des missions liées à la dissuasion nucléaire comme son homologue britannique, était en effet rentré en avance à sa base de l’Ile Longue (Finistère), le 6 février dernier, avec son dôme-sonar endommagé. La Marine nationale avait alors avancé l’hypothèse d’une collision avec un conteneur. Quant au sous-marin de la Royal Navy, il a été remorqué le 15 février au soir jusqu’au port de Faslane, en Ecosse, avec une coque présentant des éraflures et des bosses.

« Deux SNLE, l’un français et l’autre britannique, conduisaient, il y a quelques jours, des patrouilles nationales de routine dans l’océan Atlantique. Ils sont entrés en contact brièvement à très basse vitesse alors qu’ils étaient en plongée. Il n’y a eu aucun blessé. Ni leurs missions de dissuasion ni la sûreté nucléaire n’ont été affectées », a ainsi affirmé la Marine nationale par voie de communiqué.

La probabilité qu’un tel incident puisse se produire est extrêmement faible, de l’ordre d’une chance sur un, voire plusieurs millions. Les rares accrochages officiellement connus ont surtout concerné des submersibles américains et soviétiques, et plus tard russes, notamment lors de la traque de SNLE par des sous-marins d’attaque (SNA). Selon certaines informations qui n’ont pas été confirmées, le naufrage du sous-marin russe Kursk aurait été causé par un contact avec un SNA américain de la classe Los Angeles.

Quoi qu’il en soit, l’explication de cette collision entre le HMS Vanguard et Le Triomphant tient au fait que les sous-marins, et particulièrement les SNLE, sont pratiquement indétectables. En effet, leurs signatures acoustique et radar sont réduites au maximum, grâce notamment à une coque profilée censée diminuer les bruits d’écoulement ou encore l’utilisation d’un revêtement anéchoïque suceptible de faire échouer les recherches par sonar actif. Les progrès accomplis au cours de ces dernière années ont été considérables. Ainsi, Le Triomphant est 100 fois plus discret que ses prédécesseurs de la classe « Redoutable ».

Quand il est en immersion profonde, un sous-marin n’a aucun moyen de voir l’environnement qui l’entoure : il ne peut que l’écouter, grâce à des capteurs capables de détecter le bruit que fait par exemple une baleine ou encore celui produit par l’hélice d’un autre bâtiment. Par conséquent, les deux SNLE, qui ont une signature acoustique la plus réduite possible, ne pouvaient pas savoir que l’un et l’autre étaient susceptibles de se « rencontrer ».

Photo : HMS Vanguard (c) Royal Navy

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