Un bataillon allemand va tenir garnison en France

On se souvient de l’émotion que le président Valéry Giscard d’Estaing, pourtant très européen, avait montré sur un plateau de télévision, en 1994, en réaction à l’annonce de la présence de troupes de la Bundeswehr au défilé du 14 juillet à Paris. Que penseront celles et ceux qui ont connu la Seconde Guerre Mondiale et l’occupation quand ils apprendront qu’un bataillon de l’armée allemande devrait prochainement s’installer dans l’est de la France, une première depuis 1945?

Le ministère de la Défense a en effet annoncé, ce 3 février, qu’un accord de principe entre Paris et Berlin avait été trouvé concernant l’implantation d’une unité de la Bundeswehr en France, dans le cadre de la brigade franco-allemande.

« Les conversations se poursuivent pour définir le point d’implantation de ce bataillon » a précisé le général Baptiste, porte-parole adjoint du ministère de la Défense. L’idée de faire venir un bataillon allemand en France est liée avec la nouvelle carte militaire publiée en juillet dernier. Ainsi, Paris a proposé à Berlin de laisser une des unités en Allemagne, à la condition qu’une unité allemande vienne s’établir de l’autre côté du Rhin.

Pour la chancelière Angela Merkel, il s’agissait alors de sauver la Brigade franco-allemande (BFA), qui va d’ailleurs fêter ses 20 ans d’existence en octobre prochain. Deux régiments français appartiennent à la BFA : le 3e Hussards, qui a ses quartiers à Immendigen et le 110e régiment d’Infanterie (RI) qui est stationné à Donaueschingen. Le 16e bataillon de Chasseurs est également présent en Allemagne.

En échange du maintien du 110e RI, Berlin enverrait donc un bataillon en France, le 3e Hussards devant être rapatrié. Quant à la ville qui devrait tenir lieu de garnison aux militaires allemands, son choix fait l’objet d’un désaccord. Le gouvernement français aurait proposé Metz, Strasbourg et Bitche (que le 57e Régiment d’artillerie doit quitter) alors que Colmar aurait davantage les faveurs de l’état-major allemand.

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