La France va réduire sa présence militaire en Afrique
Lors de la présentation de ses voeux aux forces armées, le président Sarkozy avait annoncé la couleur. « Je veux être certain que chaque soldat français, aujourd’hui engagé en opération extérieure, l’est conformément aux intérêts du pays » avait-il alors déclaré. « Il ne s’agit pas de maintenir le déploiement extérieur de nos forces au-delà de ce qui est nécessaire, au-delà de ce qui est utile » avait-il ajouté.
Le gouvernement soumettra la question de la présence militaire française à l’étranger le 28 janvier prochain à l’Assemblée nationale, qui sera appelée à en débattre à se prononcer sur les opérations extérieures, notamment en Côte d’Ivoire, au Kosovo, au Liban, en République centrafricaine et au Tchad. Mais le ministre de la Défense, Hervé Morin, a levé une partie du voile sur les intentions gouvernementales en la matière.
« Il y aura probablement moins de forces françaises en Afrique » a-t-il affirmé sur les ondes d’Europe 1, ce 21 janvier, alors que les Etats-Unis tentent de s’y implanter via l’US African Command et que la France y est intervenue à maintes reprises sur ce continent au cours des trente dernières années (Kolwezi, Tchad, Rwanda, Centrafrique, etc…).
« On n’a probablement pas besoin des mêmes niveaux d’effectifs en Côte d’ivoire » a-t-il cependant précisé. Le contingent français de l’opération Licorne est présent dans ce pays depuis 2002, afin de s’interposer entre les forces rebelles de Guillaume Soro et celles du président Gbagbo. Le 28 décembre dernier, l’accord « Ouaga IV », qui a été approuvé par les deux parties, devrait mettre un terme à la crise qui a agité la Côte d’Ivoire.
Quant à l’Afghanistan, le ministre de la Défense a estimé que la France a fait « les efforts qu’il faut » et qu’il « n’est pas question, pour le moment, d’envisager des renforts supplémentaires. »
En novembre 2008, près de 12.900 militaires français étaient engagés dans un opération extérieure, dont 2.700 en Afghanistan, 1.900 au Liban, 3.000 au Tchad et en Centrafrique, 2.000 en Côte d’Ivoire ainsi qu’au Kosovo.
Photo : Soldats français de l’opération Licorne (c) EMA