L’armée éthiopienne a terminé son retrait de Mogadiscio

Entamé depuis le début du mois de janvier, les troupes éthiopiennes ont terminé leur retrait de Mogadicio où elles étaient présentes depuis près de deux ans pour soutenir le gouvernement de transition somalien contre les rebelles des Tribunaux islamiques, qui s’étaient emparés brièvement du pouvoir en juin 2006.

Il s’agit pour Addis Abeba d’éviter de tomber dans un piège militaire, étant donné que les combattants islamistes du groupe al-Chabaab, proche d’al-Qaïda, ont intensifié depuis 2007 leurs actions de guérillas contre les forces régulières somaliennes et éthiopiennes. En outre, cette organisation est entrée en rivalité avec les Tribunaux islamiques dont elle est pourtant issue.

Seulement, la nature ayant horreur du vide, les principales bases laissées par l’armée éthiopienne sont en passe d’être contrôlées par des miliciens des Tribunaux islamiques, dont le mouvement s’est engagé dans un processus de paix avec le gouvernement somalien.

« Nos forces ont pris le contrôle des zones désertées par les Ethiopiens afin de maintenir la sécurité », a ainsi déclaré Abdirahin Ise Ado, un porte-parole des Tribunaux islamiques. Pour le maire de Mogadiscio, Mohamed Osman Dhagahtur, cette appropriation des anciennes bases de l’armée éthiopienne n’est pas conforme avec l’accord de Djibouti d’octobre dernier, signé à la fois par le gouvernement somalien et l’opposition islamiste.

« Les insurgés ont partiellement violé l’accord de Djibouti (…) qui stipule que des forces mixtes (rebelles et régulières) devaient être déployées dans ces zones » a-t-il affirmé à la presse, le 15 janvier.

Cela étant, ce retrait de l’armée éthiopienne ne mettra vraisemblablement pas un terme à la vague de violence qui agite le pays depuis la chute du dictateur Mohamed Siad Barre en 1991. Il est même à craindre que les extrémistes d’al-Chabaab soient encore plus déterminés que jamais à se lancer dans une lutte pour prendre le pouvoir et que l’AMISOM, la mission de l’Union africaine en Somalie, soit en mesure d’agir.Cette force, déployée depuis mars 2007, ne compte que 3.400 soldats au lieu des 8.000 prévus. Elle est de plus sous-financée, mal équipée et mal armée.

Déjà, le 15 janvier, des combats ont opposé des combattants de ce groupe avec des miliciens dans la région du Bas-Shabelle. A Mogadiscio, la veille, ce sont 21 personnes qui ont perdu la vie dans une attaque contre le palais présidentiel.

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