L’ISAF pourrait manquer de moyens

La crise financière mondiale pourrait avoir des conséquences sur les opérations militaires actuellement menées en Afghanistan. En effet, le général américain John Craddock, le commandant suprême des forces de l’Otan en Europe (SACEUR), craint une éventuelle diminution des dépenses militaires des pays qui fournissent des troupes à la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), en raison de leur santé économique.

« Nous aurons à traverser des périodes difficiles et cela aura un impact sur la capacité des Etats à demeurer en opération – et c’est ce qui coûte probablement le plus cher. Deuxièmement, cela pourrait ralentir leur modernisation  » a ainsi déclaré le général Craddock, le 9 janvier dernier.

Normalement, selon les normes de l’Otan, les 26 Etats membres doivent consacrer 2% de leur produit intérieur brut (PIB) à leur budget militaire. Or, selon l’officier américain, seulement six d’entre eux parviennent à atteindre cet objectif actuellement. Et les difficultés économiques ne risquent pas d’arranger la situation, ce qui aura un impact sur le niveau d’équipement et la l’évolution des matériels des différentes armées qui participent aux opérations de l’Alliance atlantique.

Par ailleurs, étant donné que chaque pays membre finance lui-même le coût des missions auxquelles il prend part (c’est le principe « costs lie where they fall »), il sera difficile au prochain président américain, Barack Obama, d’obtenir des renforts supplémentaires de la part des européens pour s’engager sur « le front de la guerre contre le terrorisme ».

Déjà, les Pays-Bas et le Canada ont d’ores et déjà annoncé leur retrait d’Afghanistan d’ici à 2011. La crainte du général Craddock est que d’autres puissent être tentés de les imiter. « Qui d’autre va se retirer rapidement? Nous ne le savons pas. C’est comme en Irak, quand les pays se sont retirés sans le dire à quiconque en avance » a-t-il affirmé.

Comme la sécurité en Irak s’est considérablement améliorée au cours de ces derniers mois, le Pentagone a désormais la possibilité d’augmenter son contingent en Aghanistan. Ainsi, dès 2009, entre 20.000 et 30.000 soldats américains supplémentaires sont attendus dans le pays pour y renforcer ses troupes. Le SACEUR a estimé que ces dernières pourraient y rester pour « au moins dix ans ». « Même sans la crise financière, nous sommes mis à l’épreuve. Et avec, nous le serons davantage. Ce sera difficile », a conclu le général Craddock.

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