L’Iran s’invite chez son voisin irakien

Le dernier rapport trimestriel du Pentagone concernant la situation en Irak met en évidence l’influence de Téhéran dans le pays et sa volonté d’influencer sa politique intérieure à l’occasion des élections provinciales irakiennes qui doivent se tenir le 31 janvier prochain.

« L’Iran continue de réprésenter une menace importante pour la stabilité, l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de l’Irak à long terme » est-il écrit dans le document qui accuse le pays des mollahs d’avoir « cherché à faire dérailler l’accord de sécurité à long terme entre les Etats-Unis et le gouvernement irakien », approuvé le mois dernier et qui fixe les modalités du retrait militaire américain dans le pays à l’horizon 2011.

Par ailleurs, le rapport accuse Téhéran de continuer à « accueillir, former, financer, armer et diriger des groupes militants avec pour intention de déstabiliser » son voisin irakien. « Nous continuons de constater des preuves de soutien iranien aux terroristes » en Irak mais aussi en Afghanistan, a indiqué Geoff Morrell, un porte-parole du Pentagone.

De plus, le rapport prête à l’Iran l’intention de s’immiscer dans la politique intérieure irakienne par les biais des prochaines élections provinciales en « identifiant et en soutenant les campagnes électorales des candidats et partis pro-iraniens. »

Pour le reste, le document constate une nouvelle fois les progrès en matière de sécurité. De septembre à fin novembre, le nombre de civils tués a diminué de 63% par rapport à l’an passé, à la même période. Le taux de mortalité dû aux violences est au plus bas depuis 2004.

Cependant, le rapport demeure prudent pour l’avenir car « malgré ces évolutions positives, les gains sur le front de la sécurité en Irak restent fragiles et réversibles. » Seule ombre au tableau : le nombre de meurtres visant « les responsables judiciaires et politiques irakiens » est en hausse.

Enfin, le rapport du Pentagone s’inquiète des insuffisances en matière de services de base, tels que par exemple l’accès à l’eau ou l’énergie, ce qui pourrait affecter la stabilité de l’Irak. Une majorité d’Irakiens « se disent insatisfaits de la qualité et de la disponibilité de la nourriture, de l’eau potable, de l’électricité, des systèmes d’égoûts et de santé. » Ces préoccupations sont même désormais devenues prioritaires par rapport à la sécurité.

Photo : Moqtada al-Sadr, le leader chiite radical irakien

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