Le Brésil commande des hélicoptères et des sous-marins français

La visite officielle au Brésil du président Nicolas Sarkozy aura été fructueuse pour l’industrie de l’armement française. Le 23 décembre dernier, Brasilia a commandé 50 hélicopères de transport EC-725 (connu sous le nom de Caracal dans l’armée française) ainsi que quatre sous-marins d’attaque de type Scorpène. Un cinquième submersible, à propulsion nucléaire, sera mis en chantier en coopération avec la France.

Ainsi, le montant total de ces contrats sélève à 8,6 milliards d’euros dont 4,1 milliards reviendront à DCNS et 1,9 milliards à Eurocopter, la filiale d’EADS. Le reste se partagera avec les sous-traitants et les partenaires brésiliens de ces deux sociétés. Par ailleurs, cette somme est supérieure à celle correspondant aux exportations françaises d’armement pour l’année 2007, qui était de 5,7 milliards d’euros.

Ces commandes d’armement sont en outre assorties de « substantiels » transferts de technologie. Les hélicoptères EC275 seront ainsi assemblés par la société brésilienne Hélibras, qui est une filiale d’Eurocopter. « Le Brésil est pour nous un pays prioritaire parce qu’il a une industrie forte qui peut nous appuyer, qui nous sert de contrepartie », a fait valoir Louis Gallois, le PDG du constructeur européen. « Il fait partie des quatre ou cinq pays au monde avec lesquels EADS veut développer un partenariat de long terme, statégique et prioritaire », a-t-il encore ajouté.

D’autres contrats pourraient suivre prochainement, avec notamment la fourniture d’équipements à l’armée de Terre brésilienne qui compte se moderniser et surtout le renouvellement de la flotte d’avions de combat des forces aériennes brésiliennes. L’appel d’offres, qui porte sur 36 appareils pour un montant estimé à 2,5 milliards d’euros, se joue entre le F-18 E/F de Boeing, le Gripen du suédois Saab et le Rafale de Dassault Aviation.

Bien que le Brésil n’ait pas d’ennemis déclarés, la modernisation de son armée répond à plusieurs objectifs. Le pays a en effet des ambitions internationales et entend pleinement tenir son rôle de puissance émergente.

A ce titre, le gouvernement brésilien souhaite obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. De plus, la découverte de réserves de pétroles en eaux ultraprofondes au large de ses côtes est susceptible de susciter des convoitises, d’où l’achat des Scorpène et la mise en chantier d’un sous-marin nucléaire dont le projet avait été lancé en 1979, avant d’être récemment remis au goût du jour par le président brésilien Lula. Enfin, l’Amérique du Sud n’est pas exempte de foyers de tensions, comme en Colombie par exemple, où la lutte contre les FARC a failli dernièrement dégénérer en conflit avec le Venezuela.

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