Changement à la tête du renseignement américain

Comme l’on pouvait s’y attendre, l’alternance politique aux Etats-Unis est porteuse de changement. Si le républicain Robert Gates, l’actuel secrétaire à la Défense, a été maintenu à ses fonctions par Barack Obama, le prochain président américain, ce ne sera vraisemblablement pas le cas pour les responsables du renseignement.

En effet, l’amiral Mike McConnell, le directeur du Renseignement national (DNI), nommé en février 2007 par le président Bush, devrait céder sa place à un autre officier de marine, l’amiral Dennis C. Blair. Le travail du DNI consiste à superviser l’activité de l’ensemble des 16 agences de renseignement américaines.

Le choix de l’amiral Blair suscite cependant la controverse, notamment en raison de son parcours. Né en 1947 et issu d’une famille de militaires, il a été diplomé de l’US Naval Academy en 1968. Il a commencé sa carrière opérationnelle à bord du destroyer USS Tattnall et l’a terminée en 2002 après avoir été le commandant de l’US Pacific Command. Par ailleurs, son rôle lors de la crise du Timor oriental, en 1999, est sujet à caution.

De retour à la vie civile, l’amiral Blair est nommé à la tête d’un « think tank » lié au gouvernement américain, The Institute for Defense Analyses (IDA). Ayant siégé, dans le même temps, au conseil d’adminstration d’EDO Coporation, un industriel travaillant au développement de l’avion F-22, une enquête de l’inspection générale du Pentagone a conclu, en 2006, qu’il avait violé les règles concernant les conflits d’intérêts, sans pour autant avoir cherché à tirer un quelconque profit.

L’amiral Blair a brièvement été le conseiller de Barack Obama quand ce dernier était sénateur. Il a cependant des liens plus étroits avec Bill Clinton, qu’il a fréquenté sur les bancs de l’université d’Oxford. Cet officier, qui passe pour être un intellectuel relativement brillant, ne manque pas de fantaisie : une anecdote raconte qu’il aurait ainsi essayé de faire du ski nautique à l’arrière du destroyer qu’il commandait au large des côtes japonaises.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]