Dassault Aviation prend 20,8% du capital de Thales

Il y a quelques semaines, le groupe franco-américain Alcatel-Lucent, alors en difficulté après une fusion délicate, a fait part de son intention de se séparer des parts qu’il détenait dans le capital de l’électronicien Thales.

Ainsi, les avionneurs EADS et Dassault Aviation se sont mis sur les rangs pour acquérir cette participation d’Alcatel-Lucent, qui représente 20,8% du capital de Thales. Le 18 novembre dernier, le fabricant du Rafale a annoncé être entré en « discussion exclusive » avec l’équipementier en télécommunications, avec la bénédiction du gouvernement français, toujours attentif aux évolutions du secteur stratégique qu’est celui de l’industrie de défense.

Au final, le 19 décembre, Alcatel-Lucent et Dassault Aviation sont parvenus à un accord. Le groupe franco-américain échangera ses 41.262.481 actions de Thales à l’avionneur au printemps prochain pour la somme de 1,57 milliard d’euros, ce qui représente 38 euros par titres.

Le constructeur aéronautique devrait, à terme, contrôler 25,9% du capital de Thales après le rachat de 5,1% des parts détenues par le Groupe industriel Marcel Dassault dont il est une filiale. Il deviendra alors le second actionnaire de l’électronicien, derrière l’Etat qui possède 26,5% des titres, en plus d’une action spécifique, ou « golden share », qui lui donne un droit de véto.

Quant aux relations entre Dassault Aviation et l’Etat, elles « seront régies par un pacte d’actionnaires senseiblement identique à celui liant actuellement l’Etat et Alcatel-Lucent, dans le cadre duquel l’Etat reste prédominant par rapport à Dassault Aviation » a précisé, par voie de communiqué, Christine Lagarde, le ministre de l’Economie.

Cette opération ne manque pas de cohérence. En effet, les deux groupes travaillent déjà ensemble, notamment avec le Rafale, dont l’équipement électronique est fourni par Thales. Par ailleurs, Dassault Aviation pourrait profiter de l’internationalisation de l’électronicien, qui a de plus un éventail d’activités qui va de l’aéronautique à l’espace en passant par le développement de systèmes pour l’industrie navale. Thales est actionnaire à hauteur de 25% du groupe naval français DCNS et envisage même d’augmenter sa participation de 10%.

Selon Christine Lagarde, « le renforcement du partenariat entre Thales et Dassault Aviation permettra de créer ainsi un pôle français de dimension mondiale dans le domaine des technologies stratégiques, de l’aéronautique et de l’espace, de la défense et de la sécurité, à l’instar de ce qui s’est fait en Grande-Bretagne, en Italie ou en Suède autour d’autres acteurs industriels. »

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