Violentes attaques islamistes à Bombay

La ville indienne de Bombay a été une nouvelle fois la cible d’attaques perpétrées par terroristes islamistes, après celles de juillet 2006, qui avaient fait 183 morts, sans compter les attentats à la bombe commis en 1993 et qui avaient été attribués à la pègre locale.

Il est près de 22h30, heure locale, le 26 novembre, quand des hommes attaquent la gare centrale de Bombay avec des Kalachnikov et des grenades, tuant au moins 10 personnes. Presque simultanément, d’autres bâtiments subissent le même sort. Ainsi, une fusillade éclate à l’hôpital Cama, situé au sud de la ville. Le Nairman House, un immeuble de bureaux, qui abrite un centre juif, est également visé. Là, ce sont un rabbin et une famille qui sont retenus en otage par un commando armé. L’explosion d’un taxi piégé, dans le sud-est de Bombay, fait trois victimes.

Les lieux fréquentés par les touristes, et plus généralement les Occidentaux, font également partie des terroristes. Un restaurant, le Café Léopold, est attaqué et deux hôtels de luxe, le Taj Mahal et l’Oberoi, sont investis par des hommes armés qui retiennent certains clients en otage. Selon certains témoignages, les ressortissants américains et britanniques seraient plus particulièrement visés.

Des unités anti-terroristes indiennes sont intervenues, dans un premier temps, à l’hôtel Taj Mahal pour en déloger les assaillants. Selon la police, la progression s’est faite chambre par chambre. D’après les autorités, il ne devrait plus y avoir de personnes retenues en otage dans ce palace. Ce dernier serait donc sous contrôle.

Quant au second hôtel de luxe, il est toujours assiégé par les forces de l’ordre. Un incendie s’y est par ailleurs déclaré au quatrième étage. Près de 200 clients, dont les 15 membre d’un équipage de la compagnie aérienne Air France, y sont toujours bloqués, ce jeudi 27 novembre.

Ces attaques, qui ont fait 125 morts selon un dernier bilan, ont été revendiquées par les Moudjahidines du Deccan, un groupe islamiste apparemment local jusque là inconnu. Cependant, au vu du degré de préparation de ces attentats, il est fortement probable que ces activistes aient été entraînés et armés à l’étranger par une autre organisation fondamentaliste. « Il est évident que le groupe qui a mené ces attaques, basé à l’extérieur du pays, est arrivé avec la ferme détermination de semer le chaos dans la capitale commerciale de notre pays » a affirmé Manmohan Singh, le Premier ministre indien.

Par le passé, l’Inde a déjà été visée par les islamistes radicaux, comme par exemple à Jaipur en mai dernier ou encore à New Delhi même, en septembre. Souvent, les autorités indiennes ont accusé le Lashkar-e-Taïba, une organisation terroriste basée au Pakistan, de les avoir perpétrés.

Selon un responsable des services de renseignement russes, cité par l’agence RIA Novosti, les militants islamistes »qui ont attaqué Bombay ont des contacts avec Al-Qaïda » et auraient suivi « un entraînement spécial dans les camps » du réseau de Ben Laden, situés « à la frontière entre le Pakistan et l’Inde. » Un porte-parole du Lashkar-e-Taïba a pour sa part démenti toute implication dans ces attentats.

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