L’opération Eunavfor Atalanta commencera en décembre
Selon le Bureau maritime international, au moins 81 navires ont été attaqués par des pirates au large de la Corne de l’Afrique depuis le début de cette année. Il se trouve que cette zone est aussi une des voies les plus importantes pour le commerce européen. Ainsi, le 10 novembre dernier, l’Union européenne a donné son aval pour l’opération navale « Eunavfor Atalanta », destinée à lutter contre la piraterie dans cette région du globe.
Pour l’instant, la composition précise de cette force navale n’est pas encore fixée. La France, l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont pour l’instant les seuls participants mais d’autres pays pourraient y contribuer. Par ailleurs, les Français et les Espagnols prennent actuellement part à une « cellule de coordination », mise en place par l’UE en septembre dernier, avec deux frégates et un avion de patrouille maritime.
Le commandant de cette force navale européenne sera le vice-amiral britannique Philip Jones et son quartier général sera sité à Northwood, en Angleterre. Pour le Royaume-Uni, qui s’est montré souvent rétif à l’idée de bâtir une défense européenne, assurera ainsi pour la première fois le commandement d’une opération entrant dans le cadre de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Le commandement tactique devrait revenir à un officier espagnol.
L’opération Atalanta devrait commencer dès le 2 décembre prochain, c’est à dire à l’échéance de la résolution 1816 des Nations unis portant sur la piraterie. Elle prendra ainsi la suite de la force navale de l’Otan qui est déployée au large de la Somalie depuis la fin du mois d’octobre.
L’une des missions de cette force navale européenne sera de protéger les cargos du Programme alimentaire mondial de l’ONU qui apportent de l’aide humanitaire à la population somalienne. Pour ce faire, elle devrait être dotée de 7 navires, appuyés par des avions de patrouille maritime. Elle sera également autorisée à collaborer avec les marines d’autres pays présentes dans la région.
Sur le plan juridique, les difficultés dûes aux différentes législations nationales des pays participants ont été contournées par la mise en place d’un « cadre général ». Ainsi, un bâtiment d’un pays de l’UE dont la loi n’autorise pas de garder des pirates arrêtés à son bord pourra les transférer sur un navire d’un autre pays de l’UE qui n’a pas cette restriction juridique.
Enfin, la mise en place de cette force navale européenne a été critiquée par Abou Bakr Korbi, le ministre des Affaires étrangères du Yémen. Selon lui, ce déploiement naval « représente un danger pour la sécurité nationale arabe et pourrait préluder à un plan d’internationalisation de la mer Rouge, qui avait été un temps avancé par Israël et rejeté par les Arabes. »