Les Britanniques font bande à part

Pour le ministre français de la Défense, Hervé Morin, il s’agit d’un « nouvel élan » de la défense européenne, dix ans après le sommet de Saint-Malo qui avait lancé la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Toujours selon lui, « l’Europe de la défense a autant fait » pendant la présidence française de l’Union européenne « que ce que nous avons fait en 10 ans. »

Ce qui incite à l’optimisme Hervé Morin est le lancement de nouveaux projets à la carte concernant les capacités militaires de l’UE. Ainsi, deux dossiers ont avancé : celui de la création d’une flotte aérienne de transport militaire commune ainsi que celui de la mise sur pied d’une force navale.

Au niveau maritime, au moins huit pays pour le moment – la liste reste ouverte « aux autres pays européens qui voudraient s’y rallier », dixit Hervé Morin – vont oeuvrer pour « faciliter l’interopérabilité de leurs moyens aéronavals ».

Outre les nations disposant de porte-aéronefs – c’est à dire la France, l’Espagne, l’Italie et la Grande-Bretagne – l’Allemagne, la Belgique, la Grèce et le Portugal y prendront également part. Des manoeuvres communes seront organisées en 2009. Selon Hervé Morin, il s’agit d’essayer « d’avoir un groupe naval en permanence en mer. »

Si les Britanniques vont participer à cette force maritime, ils seront absents de la future flotte européenne d’avions de transport militaire qui devrait être opérationnelle à l’horizon 2014. Une douzaine de pays ont d’ores et déjà signé une déclaration d’intention, ce 10 novembre. Outre la France, on trouve l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, la Roumanie et la Slovaquie.

Cette flotte d’avions de transport devrait être essentiellement reposer sur l’Airbus A400M mais elle pourrait intégrer les Hercules C130, les Boeing C17 et les Casa 235 qui équipent les forces aériennes des pays concernés.

Le principe et de mettre en commun ces appareils de transport et de les mettre à la disposition des signataires qui en feront la demande en cas d’urgence. Il s’agit, là encore d’après Hervé Morin, de réaliser des « économies d’échelle » et de rationaliser « les ressources. » Cette flotte européenne de transport permettra ainsi de répondre aux besoins accrus de transport aérien en raison des engagements militaires de plus en plus nombreux.

Au niveau du renseignement, un autre projet regroupe la France, l’Allemagne, l’Espagne et la Grèce dans le domaine des satellites de surveillance de nouvelle génération. Pour le ministre français de la Défense, cela « donnera à l’Europe une capacité autonome d’observation, une capacité stratégique de voir, d’analyser et de décider. »

Sur ce même sujet, le président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, a fait la proposition, ce 10 novembre, de financer un programme d’acquisition de renseignements militaires pour les opérations de maintien de la paix de l’UE (au nombre de 12 actuellement) sur le budget européen.

« Nous devons nous demander si les fonds communautaires ne devraient pas être disponibles pour couvrir les besoins en capacité de renseignement, de communication et de navigation pour soutenir des opérations civiles et militaires, ainsi que pour la sécurité des frontières, la gestion de la circulation et la protection de l’environnement » a-t-il ainsin déclaré.

Enfin, des recherches concernant l’application militaire des nanotechnologies ont également été décidées lors de la session ministérielle de l’Agence européenne de Défense (AED). Cette dernière s’est également vue confier par la France, l’Allemagne, la Belgique, la Finlance et les Pays-Bas un porgramme d’étude portant sur de nouveaux navires de déminage afin de remplacer la flotte actuelle qui sera dépassée dans un peu plus de cinq ans.

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