Grave accident à bord d’un sous-marin nucléaire russe

Plus de huit après le naufrage du Koursk et la mort de ses 118 hommes d’équipage, le Nerpa (« le phoque ») un sous-marin nucléaire russe d’attaque de la classe Akula II a connu un grave accident, samedi 8 novembre à 20h30, alors qu’il effectuait des essais en mer du Japon.

Selon la Marine russe, 3 militaires et 17 techniciens civils du chantier naval de l’Amur, ont été tués, et une vingtaine d’autres blessés, à la suite de la mise en oeuvre défaillante du système anti-incendie, ce qui a libéré du gaz frigorifique, le fréon, hautement toxique, dans le compartiment où se trouvaient les victimes.

Selon le capitaine de vaisseau Igor Dygalo, les blessés ont été évacués à bord du bâtiment anti-sous-marin Admiral Tribouts pour être ensuite hospitalisés à Vladivostok. Leur vie n’est pas en danger.

Quant au Nerpa, il a regagné sa base de Bolchoï Kamen. « L’activation défaillante du système anti-incendie enregistrée au cours de essais n’a pas affecté les systèmes de bord et les dispositifs techniques » a indiqué le commandant en chef de la Marine russe, l’amiral Vladimir Vyssotski. En clair, le réacteur nucléaire qui assure la propulsion du submersible n’a pas été endommagé. « Les niveaux de radiation à bord sont normaux », a déclaré un porte-parole.

Quoi qu’il en soit, l’accident fera l’objet d’enquête judiciaire pour « violation des règles de navigation et d’exploitation d’un navire de guerre ayant provoqué par imprudence la mort d’une ou de plusieurs personnes et d’autres conséquences graves. »

Selon l’agence russe Ria Novosti, la projet du Nerpa a été lancé au début des années 1990, avant d’être freiné par les difficultés financières rencontrées par la Russie après la chute du communisme. Doté d’une signature acoustique améliorée par rapport à ses prédécesseurs, ce sous-marin a effectué sa première plongée à la fin du mois d’octobre dernier. Il peut atteindre une vitesse de 30 noeuds et une profondeur maximale de 600 mètres et assurer des missions de 100 jours.

La construction du Nerpa aurait été en partie financée à hauteur de 650 millions de dollars par l’Inde, qui, par ailleurs, développe le missile K-15, susceptible d’être tiré à partir d’une plate-forme sous-marine. En contrepartie, la marine indienne aurait la possibilité de le louer pendant au moins 10 ans, avec une option d’achat à l’issue. Le sous-marin porterait ainsi le nom d’INS Chakra et devrait entrer en service dès le second semestre 2009.

« La presse dit beaucoup de choses. Nous ne livrons pas de sous-marins atomiques à l’étranger », avait cependant déclaré le ministre russe de la Défense, Anatoly Serdioukov, le 29 septembre dernier, à l’issue d’une réunion de la commission russo-indienne.

Par le passé, l’Inde a déjà loué un sous-marin nucléaire soviétique de la classe Charlie I de 1988 à 1991 et Moscou a récemment livré à la marine indienne un submersible classique, le INS Sindhuvijay.

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