Un espion chez les militaires britanniques

Un caporal britannique, Daniel James, 45 ans, a été reconnu coupable par le tribunal pénal de l’Old Bradley (Londres) d’espionnage au profit de l’Iran. Il lui est reproché d’avoir échangé, en 2006, des courriers électroniques avec le colonel Mohammad Hossein Heydari, un assistant militaire de l’ambassade d’Iran à Kaboul alors qu’il occupait la fonction d’interprète auprès du général David Richards, le commandant en chef de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS/ISAF) en Afghanistan.

Originaire de Téhéran, Daniel James, qui s’appelait Esmail Mohammed Beigi Gamasai avant de changer de nom en 1997, est devenu sujet britannique en 1986, après être arrivé au Royaume-Uni lorsqu’il était adolescent. Réserviste depuis 1987, Daniel James a exercé plusieurs métiers avant de finalement partir en Afghanistan, en mars 2006, pour occuper un poste de « haute confiance et sensible » auprès du général Richards grâce à ses connaissances du farsi – sa langue maternelle – et du dari. Cette fonction lui permettait ainsi d’avoir accès à des informations opérationnelles et stratégiques.

Selon l’avocat de l’accusation, Mark Denis, le caporal et le colonel iranien ont échangé des messages codés via Internet, au contenu « relativement limité et de nature assez imprécise et générale. » Le militaire birtannique aurait assuré son contact iranien d’être « à son service ». Pour l’accusation, Daniel James « était au service de l’armée de Terre britannique et de son pays, le Royaume-Uni » et « n’aurait pas dû être au service ni du colonel Heydari, ni de l’Etat d’Iran. »

Arrêté avant de repartir à Kaboul, en décembre 2006 sur la base de Brize Norton, au Royaume-Uni, le caporal James détenait une clé USB où étaient stockés des dossiers de l’Otan contenant notamment des informations relatives aux activités des insurgés, aux déplacements de troupes et aux stocks de munitions.

« L’inquiétude ne porte pas tellement sur les dégâts causés par la divulgation d’infomations, qui a été répertoriée, mais par les dégâts qui auraient pu être occasionnés si ses activités n’avaient pas été interrompues parce qu’il a été rapidement identifié et arrêté », avait déclaré Mark Denis, le 13 octobre dernier, au moment de l’ouverture du procès du soldat britannique.

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