Insuffisances militaires russes

« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », déclare le comte de Gormas à Don Rodrigue, dans « Le Cid » de Corneille. Près de quatre siècles plus tard, cette maxime pourrait fort bien s’appliquer à l’armée russe, après sa victoire écrasante face à son homologue géorgienne, lors du conflit qui a embrasé le Caucase en août dernier.

Selon un rapport du Jane’s Strategic Advisory Services, un centre d’études concernant les affaires de défense, les militaires russes ne seraient sans doute pas en mesure ne connaître un pareil succès face à une armée plus puissante que celle de la Géorgie, en raison de lacunes, d’insuffisances et de doctrine dépassée.

Il s’avère, selon le Jane’s strategic Advisory Services, que les dirigeants russes n’ont pas quitté la logique de guerre froide, ce qui fait que « l’accent reste mis sur une grande armée capable de déployer une puissance de feu écrasante », au détriment, notamment, de la flexibilité.

Afin de pouvoir affronter des adversaires plus nombreux ou mieux équipés que l’armée géorgienne, les forces russes ont besoin d’améliorer leur commandement et leur niveau d’entraînement et de s’appuyer sur des systèmes d’armement flexibles et modernes », est-il écrit dans le rapport.

Ainsi, outre les tactiques datant de la période soviétique, quelques défaillances concernant les équipements utilisés ont ainsi été constatées. Le document du Jane’s Strategic Advisory Services indique qu’aucun char T-90, de conception récente, n’aurait été envoyé sur le théâtre des opérations, contrairement aux vieux T-62, T-64 et T-72. L’utilisation de bombes munies d’un système de guidage permettant de frapper avec précision une cible aurait – semble-t-il – été minime, voire inexistante.

Enfin, les rapporteurs du centre de recherches ont également déduit que les forces russes ont manqué de drones d’observation en raison de l’emploi d’au moins un bombardiers Tu-22 – qui a par ailleurs été abattu – pour des missions d’observation et de reconnaissance.

Les insuffisances militaires russes, constatées dans ce rapport, expliquerait pour une large part le fait que la modernisation de l’armement a été fixé comme « haute priorité de l’Etat » par le président Medvedev, le 11 septembre dernier.

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