La situation en Géorgie

Attendu depuis des semaine, le retrait des forces russes des zones tampons situées en Géorgie a été partiellement accompli le 8 octobre, conformément à l’accord négocié début du mois dernier. « Les Russes devaient être partis des zones adjacentes, ils le sont (…) Ils ont respecté leurs promesses » a ainsi déclaré le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en première ligne sur ce dossier du fait de la présidence de la France de l’Union européenne.

Cependant, et de l’aveu même de Bernard Kouchner, les troupes russes ne sont « pas encore » revenues sur les lignes qu’elles occupaient avant le déclenchement du conflit avec la Géorgie étant donné qu’elles restent présentes dans les régions autonomes autoproclamés d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. « Ce n’est pas la même étape », a estimé le chef de la diplomatie française, ce sujet devant être abordé lors des discussions de Genève portant sur la sécurité de la région qui ont commencé le 15 octobre.

Pour Tbilissi, ce retrait russe n’est pas totalement satisfaisant. « La Géorgie demande fermement le rétablissement du statu quo d’avant le 7 août (date du début du conflit), c’est ce que les accords négociés avec la présidence française de l’UE disent sans la moindre ambiguïté » a déclaré à l’AFP Alexandre Lomaïa, le secrétaire général du Conseil national de sécurité géorgien.

La zone qui pose problème est le district d’Akhalgori où l’armée russe maintient une présence. Ce district qui était sous le contrôle des Géorgiens avant le début des hostilités avait été rattaché à l’Ossétie du Sud pendant l’époque soviétique.

Par ailleurs, des exactions auraient été commises dans des villages à majorité géorgienne située en Ossétie du Sud, selon Amnesty International. Des photographies prises par satellites montrent que plusieurs d’entre eux (Tamarasheni, Eredvi, Berula et Argvitsi) ont été incendiés après l’intervention de l’armée russe dans la région. Des documents laissent à penser que des crimes de guerre auraient même été commis.

L’organisation humanitaire qui n’en a pas désigné les responsables, a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante « sur les abus commis lors du conflit, avec le soutien de toutes les parties prenantes. » Enfin, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le conflit aura toutefois contraint à la fuite près de 192.000 civils.

Actuellement, les territoires géorgiens auparavant occupés par les Russes sont désormais surveillés par 200 observateurs de l’Union européenne. Mais la situation reste cependant tendue. Ainsi, la Géorgie a accusé la Russie d’avoir violé son espace aérien au moins à deux reprises et a affirmé qu’un de ses postes de police situé vers la frontière avec la région séparatiste d’Abkhazie avait été la cible de coups de feu. De leurs côté, le 17 octobre, les Sud-Ossètes ont reproché aux Géorgiens d’avoir tiré sur leur position, près du village de Nikozi. Les autorités géorgiennes ont reconnu l’existence de ces tirs mais les ont attribués à des soldats russes ivres.

Quant aux débuts, le 15 octobre à Genève, des discussions concernant la sécurité de la région, elles se sont soldées par un échec, les Russes et les Géorgiens ayant refusé de négocier en raison du statut qui doit être accordé aux régions séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, dont Moscou a reconnu l’indépendance. Les prochains pourparlers auront lieu le 18 novembre prochain. D’ici là, il n’est guère probable que les positions des uns et des autres aient changé de manière significative, sauf événement imprévu.

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