Le renseignement militaire a la cote

Lors de l’ouverture du colloque Défense et stratégie portant sur « la nouvelle politique de défense et de sécurité nationale », le 13 octobre, à l’Ecole militaire, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Jean-Louis Georgelin, a annoncé que les moyens accordés pour l’équipement des services de renseignement militaires allaient doubler, ce qui est dans la droite ligne des recommandations du Livre blanc publié en juin dernier, lequel a par ailleurs élevé la fonction « Connaissance et Anticipation » au rang de fonction stratégique, au même titre que la dissuasion, la prévention, la protection et l’intervention.

Actuellement d’un montant de 500 millions d’euros annuels, les crédits alloués au renseignement militaire devaient donc atteindre le milliard d’euros « d’ici à 2017 », selon le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, le porte-parole de l’état-major des armées.

Ces moyens supplémentaires permettront ainsi, selon le général Georgelin, de « réaliser des programmes majeurs qui seront dédiés à l’alerte avancée – satellites et radars – mais aussi à l’acquisition de drones, ainsi que de systèmes d’écoute et d’imagerie. »

Cependant, le CEMA a tenu à rappeler « que le renseignement militaire ne doit pas se limiter à la fourniture de données de niveau stratégique », avant d’ajouter que ce dernier « est et doit rester une partie intégrante de l’action, ce qui justifie l’effort que nous continuerons de consacrer aux capteurs tactiques et de théâtre. » Ce point concerne notamment la Direction du renseignement militaire (DRM), qui est l’objet de friction entre le général Georgelin et le nouveau coordonateur du renseignement, le diplomate Bernard Bajolet.

Or, la lettre de mission que ce dernier a reçue de la part du président Sarkozy précise bel et bien qu’il devra coordonner et orienter l’action des « services de renseignement relevant des ministres chargés de la Sécurité intérieure, de la Défense, de l’Economie et du Budget. » Il reste donc à voir comment tout cela va fonctionner dans les mois qui viennent.

Par ailleurs, Bernard Bajolet a indiqué, au cours de ce colloque, que « 700 emplois supplémentaires » dans « les services » devraient être créés d’ici à 2014. La DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) devrait pouvoir recruter 140 personnes supplémentaires dès 2009. Elle compte actuellement 4.500 agents, dont 1.300 militaires et 3.200 civils.

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