Le budget de la Défense progresse de 5,4%

Dans un contexte économique difficile en raison de la crise financière américaine, les crédits accordés au ministère de la Défense augmenteront de 5,4%, selon le projet de Loi de finances 2009, présenté par Eric Woerth, le ministre du Budget.

Ainsi, le budget atteindra le montant de 32 milliards d’euros, hors pensions et missions de sécurité de la Gendarmerie pour le compte du ministère de l’Intérieur. Il s’inscrit dans le droit fil de la réforme actuelle des armées, qui consiste en une baisse des effectifs et à une restructuration des implantations militaires autour des 90 futures bases de défense.

Cette réforme doit permettre de résorber une « bosse budgétaire » de 16 milliards d’euros sur trois ans, dûe à des commandes d’armement passées ces dernières années sans que leur financement n’ait été trouvé. A ce titre, les économies réalisées, notamment dans le domaine du soutien des forces, seront réinvesties au profit des armées, conformément à la promesse du président Sarkozy.

Par ailleurs, le ministère de la Défense percevra 1,367 milliards d’euros de ressources budgétaires exceptionnelles, provenant de la vente d’actifs de biens immobiliers (casernes, terrains) et de fréquences radio. Sur cette somme, 587 millions d’euros permettront au budget de suivre l’inflation, comme l’avais promis le chef de l’Etat. Le reste, soit 1,05 millions d’euros, sera affecté à combler la « bosse budgétaire. »

Un effort particulier sera fait en faveur de l’équipement : les crédits qui y sont alloués grimpent de plus de 10% pour atteindre 17 milliards d’euros (contre 15,4 milliards en 2008). Ainsi, cela permettra de passer de nouvelles commandes pour les dix prochaines années (3 FREMM, 60 Rafale, 332 VBCI, second SNA classe Barracuda) tout en honorant les livraisons d’équipements prévues pour 2009.

Autre priorité affichée du budget, le montant consacré au maintien en condition opérationnelle des matériels augmentera de 8% pour s’établir à 2,9 milliards d’euros. Souvent sous-évalué, le coût des opérations extérieures le sera encore cette fois-ci. Près de 460 millions avaient été prévus en 2008, alors qu’il devrait approcher le milliard. Là, ce sont 510 millions d’euros qui sont prévus. Il y a par conséquent de fortes chances pour que le problème du financement du surcoût se pose à nouveau l’année prochaine.

Enfin, si les crédits attribués aux équipements et à la maintenance des matériels ont augmenté, ce ne sera pas le cas de la masse salariale du ministère. Pour la première fois de son existence, elle devrait reculer à 11,7 milliards d’euros contre 11,8 milliards en 2008. Quelque 8.250 postes seront donc supprimés, conformément au plan de marche prévu de réduction des effectifs.

Il reste maintenant à connaître le contenu de la prochaine Loi de programmation militaire (LPM) 2009-2014 qui devrait largement s’inspirer des conclusions du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. Il est prévu qu’elle sout soumise au Parlement d’ici à la fin de l’année.

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